Kinshasa, 23 juin 2022 (ACP).- Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a appelé à l’assainissement du climat des affaires dans le secteur de Café, cacao et autres produits agricoles en RDC, dans sa communication, au cours de la cinquante-huitième Réunion du Conseil des ministres du Gouvernement de la République, qu’il a présidée vendredi dernier en visioconférence, à Kinshasa.
Selon le ministre de la Communication et des médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, le Chef de l’Etat a réitéré sa volonté de voir la revanche du sol sur le sous-sol se réaliser. « Ceci ne peut être possible que dans un climat des affaires sain, exempt de toutes tracasseries administratives, et le respect strict des Lois en matière agricole », a dit le Chef de l’Etat.
Il a, à cet effet, chargé le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, de prendre des mesures conservatoires pour stopper toutes les tracasseries, principalement celles émanant des structures et services de l’Etat, et de convoquer une table ronde entre tous les acteurs concernés pour rétablir tout le cadre réglementaire, y compris dans les aspects fiscaux, tant au plan national que provincial afin d’assurer la croissance de la production et des exportations agricoles, créatrice d’emplois et de richesses dans ces Provinces.
Le secteur agricole est capital pour le développement durable de la RDC, selon le Chef de l’Etat
Le Président de la République, qui a été informé de comportements arbitraires de la part de l’Office national des produits agricoles (ONAPAC), dans la perception des taxes sur l’exportation du café et du cacao dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, et ce en violation des lois et réglementations en matière d’exportation des produits agricoles, a fait savoir que le secteur agricole est capital pour le développement durable de la RDC, dans la mesure où il constitue le socle de la diversification de l’économie dont le pays a grandement besoin.
Selon le porte-parole du gouvernement, les tracasseries administratives et influences négatives des agents des services de sécurité et de renseignement de ces provinces, découragent les opérateurs économiques et entravent la volonté clairement exprimée du Gouvernement d’assurer la diversification de l’économie, et la compétitivité des produits congolais sur le marché d’exportation. Ces comportements favorisent, en outre, la contrebande, l’exportation illicite du café et du cacao vers les pays voisins, a-t-il ajouté.
D’après un rapport du Groupe d’experts des Nations unies sur la RDC publié en décembre dernier, d’importants volumes de cacao en provenance du territoire de Beni ont été introduits clandestinement en Ouganda.
Ces trafics se font soit par la route via Kasindi (Nord-Kivu) ou Mahagi (Ituri), soit à pied ou à moto, par des sentiers permettant de passer la frontière, soit en pirogue au port de Kasenyi sur le Lac Albert, ou encore au port de Kyavinyonge sur le Lac Edward, note le rapport, ajoutant que le kilo de cacao coûtait jusqu’à 6 dollars de plus en Ouganda qu’en RDC.
Les experts onusiens ont également affirmé, dans ce même rapport, que le cacao se vendait sur les marchés d’Oicha, de Kasindi, de Kainama et de Butembo, et que le commerce du cacao se poursuivait dans certaines zones de combat. ACP/