Kinshasa, 14 août 2021 (ACP).- Le retrait des troupes américaines d’Afghanistan et les erreurs en politique étrangère de Joe Biden d’organiser le rapatriement des ressortissants et diplomates américains se trouvant dans ce pays, faits ayant facilité une progression éclair des Talibans, sont sous le feu des critiques de la presse américaine, ont rapporté samedi quelques médias internationaux.
Le Washington Post qualifie ce retrait de ‘’ défaite américaine ‘’. Le journal s’appuie sur des documents officiels datant de 2005.
Déjà à l’époque, le Président Bush avait dû se rendre à l’évidence : il sera à terme impossible de vaincre les Talibans. Cette prise de conscience, apparue très tôt, a été cachée pendant de longs mandats, jusqu’à celui de Donald Trump. Le journal canadien Globe and Mail, quant à lui, parle carrément de «désastre». Les conséquences du succès militaire des Talibans sur les Américains seront importantes, même au-delà de l’Afghanistan, estime le Globe and Mail. « La défaite américaine galvanisera d’autres mouvements terroristes dans le monde. Des mouvements qui pourraient à nouveau constituer une menace pour la sécurité des États-Unis », selon le NY Times.
Très tôt, la comparaison avec la défaite au Vietnam commençait à surgir dans la tête des responsables politiques et militaires. Mais la prise de conscience que la guerre en Afghanistan ne pouvait pas être gagnée, toutes les administrations, de Bush jusqu’à celle de Donald Trump, l’ont cachée à la population américaine, une population qui avait largement soutenu cette « guerre sanglante », comme l’écrit le Washington Post dans son éditorial.
L’administration Biden surprise par l’avancée rapide des Talibans
D’après le Washington Post, c’est surtout la faiblesse des forces afghanes pourtant formées pendant des décennies par les Américains et leurs alliés, qui préoccupe les experts de la Maison Blanche. Comment expliquer qu’une armée qui compte quatre fois plus de soldats que son adversaire ne fasse pas le poids ? Le New York Times de son côté juge très sévèrement le « retrait précipité et désordonné » des troupes américaines, retrait décidé par Joe Biden et qui se fait sans avoir réfléchi à l’organisation politique du pays que l’on quitte. L’histoire retiendra que cette décision de Joe Biden, dont l’expérience en relations internationales est largement reconnue, représente sa première grande erreur en politique étrangère.
Erreur ou…désastre, c’est le terme que le Globe and Mail, journal canadien choisit pour décrire la politique américaine en Afghanistan. Après tout, écrit le journal, Joe Biden, qui a déjà annulé tant de décisions prises par son prédécesseur Donald Trump, n’était pas obligé de respecter le « deal » que ce dernier a conclu avec les Talibans.
Les conséquences du succès militaire des insurgés sur les Américains seront importantes, même au-delà de l’Afghanistan, estime le Globe and Mail. La défaite américaine galvanisera d’autres mouvements terroristes dans le monde. Des mouvements qui pourraient à nouveau constituer une menace pour la sécurité des États-Unis, selon le New York Times. ACP/CL/FMB/Cfm/LYS