Kinshasa, 1er juin 2021 (ACP).- Le Tchad a accusé l’armée centrafricaine d’avoir tué, dimanche 30 mai, six de ses soldats, dont cinq « enlevés et ensuite exécutés », en lien avec l’attaque d’un poste frontalier en territoire tchadien, ont rapporté mardi, les médias internationaux.
Ce « crime de guerre d’une gravité extrême et cette attaque meurtrière préméditée, planifiée et opérée à l’intérieur du Tchad (…), ne sauraient rester impunis », a affirmé, lundi, le ministre des Affaires étrangères tchadien, Chérif Mahamat Zene dans un communiqué.
« Le Tchad prend à témoin la communauté internationale, notamment [la Mission de maintien de la paix des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA), qui y dispose de 12 000 casques bleus], l’Union africaine [UA] et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) de cette grave agression dont il est la cible », a ajouté le communiqué.
Les explications de Bangui
De son côté, la République Centrafricaine, dans un communiqué du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Maxime Ange Kazagui « déplore les pertes en vies humaines et les blessés au sein des armées tchadienne et centrafricaine ».
Elle a accusé les rebelles centrafricains que ses soldats « poursuivaient » d’en être responsables.
Bangui ne nie à aucun moment explicitement avoir pénétré en territoire tchadien, se bornant à situer les affrontements « à la frontière centrafricano-tchadienne » et ne fait pas référence à une quelconque « exécution », ni pour l’admettre ni pour la nier.
Il a réaffirmé cependant sa volonté de raffermir les relations « entre les deux peuples frères » et propose au Tchad « une mission d’enquête conjointe » sur ces heurts.
La France a condamné « fermement l’attaque du poste avancé tchadien ». « Elle rappelle son ferme attachement à la stabilité et l’intégrité territoriale du Tchad et de tous les Etats de la région », a ajouté la porte-parole du ministère français des affaires étrangères.
Plus tôt dans la journée, des sources onusiennes, sous le couvert de l’anonymat, ont confirmé que des affrontements avaient eu lieu dimanche sur le marché de Mini, une localité tchadienne près de la frontière. Ces affrontements ont opposé des militaires centrafricains appuyés par leurs alliés paramilitaires russes, d’un côté, à des rebelles centrafricains ainsi que des soldats tchadiens, de l’autre.
Selon deux hauts responsables des services de sécurité tchadiens, qui ont requis l’anonymat, les soldats centrafricains poursuivaient au-delà de leurs frontières des combattants du Groupe 3R pour « retour, réclamation et réhabilitation » ou de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC). ACP/Zng/Cfm/Thd