Législatives en Afrique du Sud: l’ANC perd sa majorité absolue

Kinshasa, 02 juin 2024(ACP).- le Congrès national africain (ANC) au pouvoir en Afrique du Sud depuis 30 ans a perdu sa majorité absolue au Parlement pour la première fois de son histoire, selon les résultats officiels annoncés dimanche par la commission électorale,  a appris l’ACP des medias internationaux citée par France 24.

«Après trente ans de règne en Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis l’avènement de la démocratie et l’élection de Nelson Mandela en 1994, a perdu sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, ne recueillant que 159 sièges sur 400», a rapporté la source. «L’Alliance démocratique (DA), premier parti d’opposition, a obtenu 87 députés, contre 49 parlementaires pour le nouveau parti populiste mené par l’ex-président Jacob Zuma, qui devient la troisième force politique du pays », a précisé la source.

Selon les résultats quasi complets de la Commission électorale samedi, à plus de 99,5% du dépouillement à 14H00 GMT, le parti historique recueille 40,21% des voix et enregistre un revers cinglant, en plongeant nettement sous la barre critique des 50%. La plus grande formation d’opposition (Alliance démocratique, DA) rassemble 21,79% des suffrages exprimés. Le parti uMkhonto weSizwe (MK) de l’ex-président Jacob Zuma, né seulement quelques mois avant le scrutin, réalise une performance à 14,61%, tandis que les radicaux de gauche des Combattants pour la liberté économique (EFF) restent à 9,48%. Jusqu’à présent, l’ANC tout-puissant avait remporté chaque élection nationale avec une large majorité.

Mais la désillusion des 62 millions de Sud-Africains a cette fois vaincue une loyauté longtemps infaillible envers le mouvement qui a libéré le pays du joug de l’apartheid. L’ANC, qui détient actuellement 230 sièges (57,5%), reste la plus grande formation politique. Mais dépouillé de sa stature de parti dominant, il devra entamer des négociations dans les prochains jours.

Jacob Zuma absent

Le président Cyril Ramaphosa, ainsi que les dirigeants d’autres partis, étaient présents à cette proclamation organisée par la commission électorale près de Johannesburg, mais Jacob Zuma ne s’est pas montré. «Notre présence équivaudrait à l’approbation d’une déclaration illégale des résultats des législatives du 29 mai », a déclaré  Nhlamulo Ndhlela, porte-parole du MK. Le président Ramaphosa, qui s’est montré jovial et détendu, a salué cette « victoire pour (la) démocratie » avec ces élections législatives qu’il a qualifiées de « libres, équitables, crédibles et pacifiques ».

La vie politique sud-africaine vient d’entrer dans une nouvelle ère. Les résultats des élections générales du 29 mai, proclamés officiellement dimanche 2 juin, entérinent la fin de la domination du Congrès national africain (ANC). Pour la première fois depuis la fin de l’apartheid, le parti de libération de l’Afrique du Sud devra former une coalition à l’Assemblée nationale pour conserver le pouvoir. Un exercice inédit qui place la démocratie sud-africaine sur une corde raide, alors que l’on observe une montée des populismes dans le pays. ACP/

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