Uvira, 23 juin 2024 (ACP).- Les enfants orphelins réfugiés burundais vivant dans les familles d’accueil en territoire et mairie d’Uvira, au Sud-Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo, font face aux difficultés de solarisation, a appris l’ACP, samedi de source associative.
« Les orphelins refugiés vivant dans des familles d’accueil à Uvira, en République démocratique du Congo (RDC), rencontrent d’importantes difficultés pour accéder à l’éducation. Les crises politiques répétées au Burundi ont eu des répercussions considérables sur leur bien-être et leur avenir » a déclaré la coordinatrice de l’Association des femmes pour la promotion et le développement endogène (AFPDE), Chantale Binwa, en marge de la journée mondiale du réfugié.
Elle a ajouté que l’AFPDE est en train de chercher des moyens financiers pour continuer le support pour ces enfants, avant de lancer un appel poignant à l’aide internationale, soulignant que ces enfants, victimes des tumultes politiques de leur pays, méritent une chance de reconstruire leur vie et d’espérer un avenir meilleur.
« Leur accès à l’éducation et à une formation professionnelle est essentiel pour briser le cycle de la pauvreté et de l’exclusion » a-t-elle conclu.
Appel à la construction d’un centre d’apprentissage à Luvungi
Les enfants orphelins réfugiés burundais dont l’âge varie entre 14 et 17 ans, ont imploré la construction d’un centre d’apprentissage à Luvungi dans la plaine de la Ruzizi, pour garantir leur avenir.
« Nous avons besoin de centres d’apprentissage pour garantir un avenir meilleur », a fait savoir M. Kirasa, jeune réfugié burundais vivant dans une famille d’accueil dans cette contrée.
Il a indiqué qu’il est orphelin à la suite des conflits dévastateurs au Burundi où il a perdu ses parents à l’âge de neuf ans. Lui et ses deux jeunes frères ont été recueillis par des voisins compatissants, qui les ont amenés en RDC.
A l’en croire, à leur arrivée, lui et d’autres enfants orphelins ont bénéficié de l’assistance de l’ONG AFPDE.
« J’avais de l’espoir grâce à l’aide de l’AFPDE. Cette assistance m’a permis de terminer mes études primaires. A cette époque, je n’avais pas à m’inquiéter des frais de scolarité, des soins médicaux ou de la faim » est-il revenu, soulignant que depuis la fin du projet de cette structure, ils n’ont reçu aucun autre soutien humanitaire.
A l’âge de 15 ans, ce jeune réfugié ne va plus à l’école. Il a abandonné ses études en 7ème année. Aujourd’hui, il passe ses journées à chercher de l’eau qu’il vend pour gagner un maigre revenu.
« Cela fait maintenant trois ans que je n’étudie plus faute de moyens. Je passe mon temps à errer, parfois je puise de l’eau pour espérer gagner 500 francs congolais et trouver de quoi manger. C’est ma vie quotidienne. Je crains pour mon avenir si cette situation continue », s’est-t-il confié avec inquiétude. ACP/ C.L.