Kinshasa, 06 juin 2020 (ACP).- Les forces du Gouvernement d’union libyen (GNA) ont affirmé jeudi avoir désormais le contrôle de toute la capitale Tripoli et sa banlieue, où ont lieu depuis plus d’un an de violents combats avec les troupes de Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, ont rapporté des médias étrangers.
“Nos forces héroïques ont le contrôle total des frontières administratives du Grand Tripoli”, a déclaré le porte-parole des forces pro-GNA, Mohamad Gnounou. Cette annonce intervient après plusieurs succès des troupes du GNA, entité basée dans la capitale et reconnue par l’ONU, dont la reprise de l’aéroport international mercredi, aux mains des pro-Haftar depuis avril 2019.
“Nos forces poursuivent leur avancée, pourchassant les milices terroristes des murs de Tripoli”, a pour sa part affirmé le colonel Salah Namrouch, vice-ministre de la défense du GNA. “Certains de leurs commandants se sont enfuis en direction de l’aéroport de Bani Walid, au sud-est de Tripoli”, a-t-il ajouté.
Le maréchal Haftar a lancé en avril 2019 une offensive qui visait à s’emparer rapidement de Tripoli. Mais les combats se sont rapidement enlisés au sud de la capitale, et le camp Haftar a subi plusieurs revers ces dernières semaines.
Bani Walid, ville située à 170 km au sud-est de Tripoli, a vu arriver il y a environ deux semaines de nombreux combattants pro-Haftar ayant fui le front de la capitale, des villes côtières reprises par les pro-GNA et la base aérienne d’Al-Watiya, à 140 km au sud-ouest de Tripoli. Mercredi, les forces du GNA ont repris le contrôle de l’aéroport international de Tripoli, hors-service depuis 2014, après de violents combats.
Par ailleurs, l’annonce du GNA survient en outre alors que l’ONU a annoncé la reprise mercredi de pourparlers avec les belligérants libyens, suspendus depuis plus de trois mois.
La Libye est en proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, et le conflit a connu au cours de l’année écoulée une implication croissante de puissances étrangères. Le GNA est ainsi soutenu militairement par la Turquie, tandis que l’Egypte, les Emirats arabes unis et la Russie appuient le camp Haftar. Depuis avril 2019, des centaines de personnes, dont de nombreux civils, ont été tués dans les combats et quelque 200.000 ont pris la fuite. ACP/Kayu