Butembo, 27 février 2021 (ACP).- La cellule de l’Ordre National des Médecins de Butembo a salué au cours d’un entretien accordé à ACP, l’ouverture depuis lundi 22 février, du procès de l’assassinat du Docteur Valérie Richard Mouzoko Kiboung, un des experts internationaux de l’Organisation mondiale de la santé, déployé en RDC dans le cadre de la lutte contre la dixième épidémie d’Ebola en 2018.
De nationalité camerounaise, Dr Richard a été lâchement abattu dans les enceintes des Cliniques Universitaires du Graben à l’Horizon, dans la commune de Kimemi, ville de Butembo, en province du Nord-Kivu.
Apres deux ans d’attente, Docteur Kalima Nzanzu, Président de cette structure regroupant les médecins, estime qu’enfin, la justice sera rendue dans cette affaire.
« Ça ne pouvait plaire à personne, parce que rester en détention pendant plus de deux ans, n’est pas facile. Psychologiquement, les confrères ne sont pas stables, tous les trois, du moins ceux qui sont à Butembo accusent des crises d’hypertension et de diabète, pourtant ce sont des gens qui n’avaient pas toutes ces pathologies. Que justice soit rendue, s’il y a des coupables, qu’ils soient condamnés ou s’il y a des innocents, qu’ils soient libérés », a déclaré Dr Kalima Nzanzu.
Le tribunal a fait appel à la barre aux prévenus Docteurs Luendo Paluku, Kasereka Kasisivahwa Gilbert et Hypolite Sangala; poursuivis tous pour association des malfaiteurs et terrorisme. Au cours de l’instruction, le tribunal aurait appris qu’en décembre 2018, il aurait été tenu une réunion à l’antenne de la division provinciale de santé à Butembo, durant laquelle l’idée de chasser de la riposte les médecins non originaires de Butembo avait été évoquées et soutenues par les participants.
Cherchant à comprendre les faits sus évoqués, le premier point central de l’instruction, docteur Hypolite Sangala, chef d’antenne de la DPS antenne de Butembo lors du meurtre du camerounais Dr Mouzoko, a été confronté à ses procès-verbaux de l’instruction pré-juridictionnelle dans lesquels il avait souligné qu’il n’avait pas tenu aucune réunion au mois de décembre.
Propos que recadrent ses avocats en soulignant que leur client avait répondu à la question de savoir s’il n’avait pas tenu en décembre 2018 une réunion durant laquelle la question de chasser les médecins non originaires avait été traitée et adoptée.
Faits allégués par le docteur Kasereka Kasisivahwa Gilbert, deuxième point central de l’instruction, pendant l’instruction pré-juridictionnelle que durant la réunion du 3 décembre 2018, la question de chasser les médecins non originaires avait été traitée et adopté par les participants. Docteur Kasereka Kasisivahwa Gilbert, insiste sur le recadrage de ses propos. « L’idée avait été lancée par Docteur Mundama dans une conversation en marge de la réunion, dans le couloir de la salle, mais dans la réunion la question n’était pas au menu de la réunion », ne cesse d’expliquer docteur Kasereka Kasisivahwa Gilbert.
Pour sa part, la société civile présente quelques inquiétudes à la suite de la fuite de certains prévenus de la prison de Kangbayi à Beni en octobre 2020.
«Jusqu’à présent, nous n’avons pas appris que ces personnes ont été retrouvées. Nous souhaitons également que ce procès soit médiatisé afin que la population sache qui sont les auteurs et co-auteurs de cet assassinat », indique Edgar Mateso, Vice-Président des forces vives au Nord-Kivu. ACP/CL/KJI