Les membres de l’Otan souhaitent ouvrir un nouveau chapitre des relations transatlantiques

Kinshasa, 14 juin 2021 (ACP).- Les membres de l’Otan espèrent retrouver, lundi, à Bruxelles, lors du sommet de l’Otan, une forme de cohésion après avoir été rassurés par la volonté du Président américain Joe Biden de renouer avec l’Alliance, a-t-on appris des médias étrangers.

Selon ces sources, le Président Joe Biden a affiché la volonté de « revitaliser » les alliances  bien que la réorientation stratégique voulue par les Américains, très offensive vis-à-vis de la Chine, suscite certaines réticences.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a écarté, lundi, la perspective d’une guerre froide avec Pékin, mais a plaidé pour une adaptation de l’Alliance. « La Chine n’est pas notre adversaire, notre ennemi. Il n’y aura pas de nouvelle guerre froide avec la Chine. Mais nous devons faire face aux défis posé par la Chine pour notre sécurité », a-t-il déclaré à son arrivée au siège de l’Otan, à Bruxelles, avant le début du sommet de l’organisation.

Joe Biden a souhaité que « le défi sécuritaire posé par la Chine figure dans le communiqué », a indiqué la Maison Blanche. Certains alliés ont renâclé. « Le cœur de l’Otan, c’est la sécurité de l’espace euro-atlantique. L’heure n’est pas à la dilution de l’effort », soutient l’Élysée.  « Le langage à propos de la Chine ne sera pas incendiaire. Il sera clair, direct et sans détour », avait assuré le conseiller américain pour la sécurité nationale, Jake Sullivan.

  Le sommet a commencé lundi à 13 h (11 h GMT) et durera trois heures. Il va lancer la révision du concept stratégique de l’Alliance adopté en 2010 afin de la préparer à faire face aux nouvelles menaces dans l’espace et le cyberespace. Mais l’Otan doit également panser les plaies ouvertes par Donald Trump.

Le retrait d’Afghanistan, décidé sans concertation avec les alliés, a mis à mal la crédibilité des opérations extérieures de l’Alliance. L’Europe est en outre devenue plus vulnérable après la sortie des États-Unis de plusieurs traités conclus avec Moscou sur la maîtrise des forces nucléaires.

Enfin, la méfiance manifestée par Donald Trump à l’égard des Européens a échaudé le Vieux Continent. Et son refus de rappeler la Turquie à ses devoirs a exacerbé les tensions avec l’UE. Face à ce constat d’affaiblissement, Emmanuel Macron avait jugé l’Alliance « en état de mort cérébrale ».

 « L’Otan doit bâtir une règle de conduite entre alliés », a soutenu le président français à la veille du sommet.  À ce sujet, Joe Biden doit s’entretenir en tête à tête avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan ont révélé les mêmes sources. Mais le président américain doit ménager la susceptibilité de l’allié turc, prêt à assumer la sécurité de l’aéroport de Kaboul, indispensable au maintien d’une présence occidentale en Afghanistan.

 Par ailleurs, les Européens se disent prêts. Mais ils veulent « la pleine reconnaissance » de leur contribution à la sécurité collective et demandent à être associés aux négociations sur la maîtrise des armements, avertit l’Élysée.  De son côté, Berlin a salué la proposition de Jens Stoltenberg de doter l’Alliance de moyens communs « pour dépenser plus et mieux ». Mais Paris est contre. Or, l’unanimité est impérative pour les décisions au sein de l’Alliance. ACP/Fng/CKM

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