Les nominations à l’ESU compromettent la vision du Chef de l’Etat, selon une analyse scientifique

Kinshasa, 12 janvier 2022 (ACP).- Les derniers arrêtés suspendus du ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Muhindo Nzangi, portant nominations des membres des comités de gestion dans quelques universités et instituts supérieurs, étaient susceptibles de compromettre la vision du Chef de l’Etat dans le secteur éducatif, ont rapporté mercredi, un groupe de professeurs d’université contacté par l’ACP.

Selon ces enseignants, qui ont tous requis l’anonymat pour des raisons évidentes, ces arrêtés qui continuent de faire polémique dans l’opinion, n’ont d’abord pas tenu compte de l’aspect genre, contrairement aussi bien à la Constitution qu’à la vision du Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. 17% seulement des femmes ont été concernées par ces arrêtés suspendus, font-ils remarquer.

Aussi, fustigent-ils sans complaisance, une tendance générale en terme géopolitique. A les en croire, dans ces arrêtés, il s’avère que la partie Est avait raflé plusieurs postes, partie du pays à laquelle appartient l’autorité de tutelle, le ministre de l’ESU. Sur 57 membres désignés, l’Est en a eu 17, et pour la plupart, les Nande du Nord-Kivu. Cette province avait, à elle seule, 10 membres et à majorité, administrateurs du budget.

Le Katanga, le Kongo Central, n’ont eu que 5 membres, l’Equateur 2 membres, et l’espace Bandundu, qui s’est éclaté en trois provinces, n’a reçu aucun poste, ni DG ni recteur. Pour le corps professoral, cette disparité montre à suffisance un certain déséquilibre géopolitique.

C’est ce qui a justifié la décision du Premier ministre sur la surséance desdits arrêtés, une décision applaudie frénétiquement dans les milliers universitaires, arguent-ils, car pour eux, à travers sa décision, Sama Lukonde a apaisé les esprits, préconisant une harmonisation des vues pour une décision qui reflète réellement l’équité et la paix sociale telle que voulue par le Président de la République.

Plusieurs accrochages dans la communauté estudiantines des établissements concernés par ces arrêtés ont été enregistrés. Ces professeurs constatent avec regret que, malgré le tollé général, Muhindo Nzangi s’est dit déterminé à aller jusqu’au bout de ses réformes qui, selon lui, seraient issues de résolutions des états généraux de l’ESU. Alors que, d’après les participants à ces assises tenues à Lubumbashi, nulle part il a été fait état des mouvements des comités de gestion.

Le caucus de députés du Nord-Kivu floué

« Contrairement à la déclaration des députés du Nord-Kivu, le directeur général de l’ISC, Pr. Edson, nommé par le ministre de l’ESU, n’a pas fait 5 ans au poste de secrétaire général académique, tel que l’ont présenté les élus de cette province, mais plutôt 2 ans et à l’Institut national des travailleurs social (INTS), situé dans la commune de Lingwala.

Par ailleurs, le Pr. Augustin Mbangala de l’ISC-Kinshasa n’est pas à sa 12ème année dans cet établissement comme indiqué dans la déclaration du caucus des élus du Nord-Kivu, lu par le député Jérôme Lusenge Bonane, mais plutôt 6 ans, puisque nommé le 29 décembre 2015 », ont constaté ces enseignants.

Rappelons que l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (APUKIN), pour sa part, avait également préconisé la suppression de ces arrêtés et a souhaité que nomination s’il y aurait, que les fils-maison soit nommés pour mieux gérer et résoudre les problèmes internes de chaque établissement.

L’APUKIN fait savoir que ces arrêtés ne sont pas conformes aux lois et textes qui régissent le secteur, notamment la loi n°18/038 du 29 décembre 2018 sur le personnel de l’ESURS dans ses articles 220 et 221 et l’ordonnance 016/71 du 29 du 29 septembre 2016 sur l’organisation et fonctionnement des organes d’administration de l’ESU.

Le corps enseignant ne justifie pas le changement des comités de gestion au sein des établissements ayant fait preuve de bonne gestion notamment à l’ISTA/Ndolo et à ISC-Kinshasa.

ACP/CL/ODM/OB/KJI/KMT

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