Kinshasa, 26 nov. 2021 (ACP).- Une délégation des membres des organisations non gouvernementales œuvrant dans le secteur des droits de l’homme ont plaidé auprès de la ministre d’Etat en charge de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo Kiese, pour le désengorgement de la prison centrale de Makala à Kinshasa d’ici la fin de l’année.
«Nous sommes très ravis de l’accueil nous réserver par Mme la ministre d’Etat. Nous pouvons vous rassurer qu’elle était très ouverte vis-à-vis de nous. Elle a pris en compte l’ensemble des recommandations que nous avons formulées. Elle nous a garanti qu’elle va s’impliquer personnellement pour qu’une solution soit trouvée par rapport à ce plaidoyer que nous menons au nom de la coalition pour le désengorgement de la Prison Centrale de Makala », a indiqué au nom de toute la délégation, Me Samuel Akweka.
En effet, , il y a plus de détenus préventifs que les condamnés (près 80 % des détenus sont en détention préventive), dont un grand nombre d’enfants en conflits avec la loi dont les décisions de placement sont parfois largement dépassés et sans être révisées et dont l’état de santé laisse à désirer suite aux mauvaises conditions de détention.
II existe également des cas des détenus préventifs de longue durée, ne bénéficiant pas du droit à un procès équitable, des détenus emprisonnés pour des faits bénins, des femmes détenues sans séparation entre celles qui ont des nourrissons et les mineures et l’ineffectivité du contrôle de la détention à travers la chambre du conseil.
Construite pour une capacité d’accueil de 1.500 détenus, à ce jour la prison centrale de Makala regorge près de 900 détenus parmi lesquels certains sont dans un état de vulnérabilité manifeste. Cette surpopulation carcérale et toutes ces conditions exposent en outre, les détenus à la contamination au Covid-19.
Ces organisations de la société civile recommandent à la ministre d’Etat en charge de la Justice et Garde des Sceaux d’appliquer et de faire appliquer la politique nationale de réforme de la justice ainsi que les dispositions de l’ordonnance n° 344 du 17 septembre 1965 relatives au régime pénitentiaire dans son chapitre 2, titre VI, de veiller au respect de la procédure en matière de détention et au respect à un procès équitable pour chaque détenu et de placer les enfants en conflit avec la loi dans des centres d’hébergement appropriés et non dans la prison centrale de Makala.