Les organisations des peuples autochtones pygmées se félicitent de  l’adoption par le Parlement de la loi sur leur  protection

Kinshasa, 08 avril 2021 (ACP).-Les organisations des peuples autochtones pygmées ont salué  l’adoption, par le Parlement ,de  la proposition de  loi sur la  promotion et la protection des droits des peuples autochtones pygmées (PAP), au cours d’une conférence de presse qu’elles ont animée, jeudi, à Kinshasa,  en partenariat avec l’ONG internationale Rainforest Foundation Norway (RFNo).

Selon le coordonnateur de la Dynamique des peuples autochtones (DGPA), Patrick Saidi, l’ambition des organisations autochtones consistait à faire de la loi, un texte ancré  dans les exigences  politiques et juridiques auxquelles s’est engagée la RDC auprès des instances régionales  et internationales, en raison des réalités et des multiples défis  rencontrés par ce peuple à travers le pays.

Cette loi est le produit d’un travail de longue haleine,  conduit par les autochtones et les organisations pygmées sur plus d’une décennie, a souligné Patrick Saidi.

Il s’est dit reconnaissant de l’appui du RFNo qui a accompagné les autochtones dans ce travail pendant une décennie avant de saluer l’engagement et le dévouement de toutes les organisations autochtones pygmées de la RDC.

 A une question de la presse sur la vulnérabilité évoquée dans la loi adoptée, il a apporté un éclairage selon lequel cette notion est liée à la non prise en compte de l’identité des PAP détenteurs des connaissances riches susceptibles d’aider le pays à présenter au monde ce qu’ils ont de précieux.

Cette vulnérabilité trouve son soubassement sur le plan juridique qui a permis aux organisations de défense des PAP d’initier la loi et de bénéficier de l’accompagnement des députés pour arriver à légiférer en faveur des autochtones, tel que consacré par la loi adoptée au Parlement.

Pour sa part,  Diel Moshire, l’un des délégués des PAP, a estimé que cette loi spécifique a sa raison d’être avant  d’exhorter les décideurs de prendre des mesures d’accompagnement qui s’imposent pour son applicabilité sur le terrain en faveur de ce peuple

Il a salué les avancées enregistrées à cette étape pour la reconnaissance, la protection et la sécurisation de ces peuples et la Réforme de l’Aménagement du territoire qui a pris en compte les PAP.

Il s’est dit satisfait de voir la RDC apporter une réponse par cette loi à une catégorie des personnes délaissées, déconsidérées et victimes des discriminations et marginalisées, avant de fustiger l’attitude de certains compatriotes qui s’approprient les PAP, faisant d’eux leurs esclaves au même titre que les biens qu’ils possèdent.

Le président du Conseil d’administration du REPALEF, une plate- forme des autochtones pygmées, Joseph Itongwa, qui réagissait à la question sur la vulnérabilité des PAP, a laissé entendre que cet aspect avait fait l’objet des débats lors des discussions autour de la proposition de loi.

 L’aspect relatif à la condition de vulnérabilité culturelle des PAP fournit des bénéfices patrimoniaux que la RDC peut gagner dans la protection de l’état ce peuple, a affirmé Joseph Itongwa.

Selon cet expert, toutes les pratiques liées à la conservation aident le gouvernement à respecter ses engagements liés à la biodiversité, et au plan 2001-2011 de cet écosystème qui vient de se terminer.

L’adoption de la loi relative aux droits des peuples autochtones pygmées en RDC est un challenge majeur pour la RDC, selon Kevin Sasia

L’adoption de la loi relative aux droits des peuples autochtones pygmées en RDC est un chalenge majeur pour le pays, pour les peuples autochtones et pour l’humanité, du fait du rôle que jouent les forêts dans la préservation de la biodiversité et dans la régulation du climat.

Cette déclaration a été faite jeudi à Kinshasa par le directeur pays de Rainforest Foundation Norway( RFNo), Kevin Sasia,   au cours d’une conférence de presse organisée par les organisations des peuples autochtones pygmées en marge de  cet évènement.

La RFNo a commencé à s’engager sur la question des PAP en RDC où   le débat public y  était absent, a- t- il rappelé, soulignant qu’il y a une quinzaine d’années  que la RFNo se sont mobilisés avec les activistes autochtones  et leurs accompagnateurs auprès du panel institutionnel de la Banque Mondiale pour démontrer qu’il y a une présence des PAP en RDC et de ce fait, cette institution financière se devait d’appliquer la politique de sauvegarde en cette matière  qu’elle ne prenait pas en compte jusqu’alors.

Selon le directeur Pays de RFNo, un long chemin a été parcouru et les efforts de ce travail sont sanctionnés, aujourd’hui, par la loi et la question des PAP est présente dans les politiques qui sont en cours d’élaboration sur l’aménagement du territoire, sur le foncier et sur le secteur forestier.

Kevin Sasia a rassuré que son organisation qui s’est déjà engagée  depuis plusieurs années à accompagner les PAP poursuivra son engagement aussi longtemps que cela est possible et nécessaire. Cela fait partie des priorités de son organisation qui apporte des appuis financier, matériel, technique, institutionnel aux organisations locales  étant donné que celles-ci ont une connaissance du contexte du pays et des réalités les plus légitimes à même  d’apporter un plaidoyer en RDC.

La RFNo, a-t- il expliqué, est une organisation internationale dont le siège est basé à Oslo, tandis que sa vision consiste à préserver de grandes étendues forestières à travers le monde et une approche basée sur les droits des populations tributaires de ces forêts dont l’existence et le mode de vie sont intimement liés à ces forets.

« Les PAP  de la RDC  font partie de ces populations et, c’est dans ce sens là que l’adoption de la loi est  source d’une très grande satisfaction et de joie pour son organisation », s’est réjoui Kevin Sasia  signalant que RFNo travaille en partenariat  avec les ONG  de la société civile environnementale implantée dans les zones où elle intervient essentiellement en Amérique latine, en Asie du Sud Ouest et en Afrique centrale particulièrement en RDC.

Actuellement, RFNo appuie 13 organisations de la société civile congolaises sur les questions environnementales, de promotion des droits des peuples autochtones et des communautés locales. ACP/GGK

 

Fil d'actualités

Sur le même sujet