Kinshasa, 26 juillet 2023 (ACP).- Les procès des prévenus politiques détenus dans les prisons de Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), doivent être suivis, chaque jour, pour faire éclater la vérité, a déclaré mercredi le président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), dans son point de presse.
«J’ai le devoir de vous informer que, le mardi 25 juillet dernier, la CNDH a rendu visite à certains compatriotes acteurs politiques dans la prison militaire de Ndolo et la prison centrale de Makala. Des visites qui ont permis de comprendre la situation carcérale des prévenus Mwangachouchou, Salomon Kalonda, Jean-Marc Kabund, Mike Mukebayi et Emile Kaseka qui, lui, est oublié depuis plus de 20 ans dans l’affaire de l’assassinat de Steve Nyembo, ancien cadre de la Direction générale des impôts (DGI) », a dit le président de la CNDH, Paul Nsapu, lors d’un point de presse.
« Nous avons échangé avec eux, nous avons décidé de suivre leurs procès, du jour au jour, pour contribuer à l’éclatement des vérités dans toutes ces affaires», a-t-il ajouté.
Il a, en outre, donné les avis et les propositions de son institution sur la mort tragique du député national et ministre honoraire des Transports, Chérubin Okende, et sur le processus électoral en cours dans le pays.
Poursuite de toute personne impliquée dans la mort de Chérubin Okende
La CNDH demande au gouvernement congolais, à travers les avis de son assemblée plénière, de « matérialiser, en toute célérité, la mise en place de la commission interministérielle avec large ouverture aux experts nationaux et internationaux, avec pour mandat d’enquêter en toute indépendance sur le décès de l’honorable Chérubin Okende ».
« Que celui-ci (le gouvernement) accompagne la CNDH dans la réalisation de son attribution prévue à l’article 6 de la loi précitée, d’enquêter sur tous les cas de violation des droits de l’homme, de procéder à la mise en place d’un fond spécial d’intervention quant à ce », a-t-on noté.
Au Parlement et au Pouvoir judiciaire, cette instituions d’appui à la démocratie demande respectivement de mettre en place une commission ad hoc d’enquête et de poursuivre toute personne impliquée dans cet acte odieux.
Concernant les élections, la CNDH demande au gouvernement central, « de financer le processus électoral et de permettre à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et au CSAC (Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication) de jouer pleinement leurs rôles respectifs dans la consolidation de la démocratie ».
D’autres propositions ont été faites à la CENI, au Pouvoir judiciaire, aux services de sécurité ainsi qu’aux acteurs politiques. A ces derniers, il a été particulièrement demandé d’arrêter tout discours d’incitation à la haine tribale et toute instrumentalisation des enfants dans les manifestations sociopolitiques et électorales.
ACP/