Kinshasa, 24 septembre 2023 (ACP).- Un travail pour l’obtention d’un Diplôme d’études approfondies (DEA) sur les radios-tableaux dans les paroisses catholiques de Kinshasa, a été défendu samedi, à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (IFASIC) en République démocratique du Congo, a constaté un journaliste de l’ACP. «Si on regarde dans les phénomènes qui se passent dans notre communauté, on va voir que dans les paroisses principalement catholiques, où moi j’ai étudié, il y a des tableaux d’affichage. Mais, ces tableaux ne sont pas comme n’importe lequel qu’on peut retrouver dans les rues. Parce que, les contenus qu’on y trouve ne sont pas d’ordinaires », a déclaré le récipiendaire, chef de travaux Adelard Mambuya Obul’Okwess. « Derrière ces tableaux, il y a toute une idéologie, toute une philosophie de l’église. Donc, l’église catholique veut passer par ces tableaux-là pour communiquer, mais pas n’importe comment », a-t-il poursuivi. Pour lui, cette recherche est partie d’une considération épistémologique logique précise, selon laquelle, les instruments de communication ne devraient plus être vus comme des simples canaux physiques de transmission des contenus, mais bien comme des lieux de médiation sociale. « Derrière ces tableaux-là, il y a plusieurs catégories de personnes qui contribuent à ce qu’ils existent. C’est donc eux, qui font les contenus, qui viennent de plusieurs sources, mais également les destinataires sont divers. Ça peut être des personnes catholiques, pour consolider leur foi, ou des personnes qui viennent d’adhérer ou même peut être des personnes qui n’ont pas encore adhéré mais qui, à travers ces communiqués-là viennent adhérer à l’église », a-t-il précisé. Et d’ajouter : « j’ai voulu étudier ce phénomène-là en montrant que quand les gens vont dans une paroisse ; rencontrent ce type de tableaux ; eux-mêmes créent un autre sens à ce qu’ils voient ; et j’ai appelé ça une socialité des contenus, parce qu’il n’y a pas que celui qui écrit qui comprend, il y a aussi celui qui lit, qui comprend par rapport à ce qu’il connait de ce que l’autre a écrit. Il y a la signification naturelle et non naturelle de tout ce que nous voyons». D’après le récipiendaire, son travail contient trois apports notamment ; le premier c’est de montrer que le journalisme tel que qu’il est appliqué, peut répondre à toutes les questions de référence, mais c’est seulement le locuteur qui parle, et lecteurs ou auditeurs ne contribuent pas à la création du sens. Il a marié avec les radio-tableaux, en démontrant que le journalisme peut mener à fabriquer ce deuxième sens, avant de dire que le deuxième apport, est la relation entre ce qu’on écrit et ce qu’on appelle le sens cognitif.
Quant au troisième apport, c’est de montrer qu’il y a justement une relation entre les sciences de communication et le pastorale, a-t-il révélé, précisant que « tout ce que l’église produit comme contenu n’est pas anodin » et il y aurait derrière ça une idée ou une idéologie. Devant un jury composé des professeurs de cette école du journalisme, Obul Okwess a obtenu la mention grande distinction qui permet à ce nouveau doctorant de se lancer dans la rédaction de sa thèse de doctorat. ACP/