Kinshasa, 02 oct. 2020 (ACP)- L’institut alternatives et initiatives citoyennes pour la gouvernance démocratique (I-AICGD) a publié vendredi, à Kinshasa, son 2ème rapport de monitoring du discours politique post-électoral en République Démocratique du Congo.
Selon le président de l’I-AICGD, Me Sylvain Lumu, le présent rapport est le 2ème de la série et fait suite au tout premier publié en février dernier pour la période allant d’août 2019 à février 2020 et couvre la période de mars à septembre 2020 et permet de visualiser une photographie de l’évolution de types, sources et cibles des propos incendiaires.
Se référant au monitoring effectué, a-t-il dit, le rapport indique que 60% des propos incendiaires sont des langages offensifs et propos belliqueux, 14,97% sont diffamatoires et 11,97 sont des propos alarmants et rumeurs sans vérification.
Le rapport, a fait savoir le président de l’I-AICGD, souligne que le taux des propos illégitimes est trop élevé, essentiellement suite aux débats radiotélévisés sur le procès de détournements des deniers publics (projet 100 jours du chef de l’Etat), la destitution de Jean-Marc Kabund-a-Kabund au poste du premier vice-président de la chambre basse du Parlement, la proposition de la loi Minaku/Sakata sur la réforme de la justice, la désignation des animateurs de la Commission électorale nationale Indépendante (CENI), la plainte contre le président de la chambre haute du Parlement, la pandémie Du Coronavirus et tant d’autres.
Pour lui, le rapport souligne également que les personnalités politiques ont été la principale cible. En effet, 28,82% des propos illégitimes à travers les médias ont ciblé les personnalités politiques, 18,1% d’autres personnes que politiques, 10% des leaders d’opinions entre eux et 13,51% des institutionnels.
Pour qu’il y ait apaisement de l’environnement politique en RDC, a-t-il ajouté, il s’avère important d’éradiquer des discours politiques, les propos incendiaires et tribaux dont la teneur est susceptible de conduire au pire.
A cet effet, le rapport publié tout en plaidant en faveur des efforts à fournir par tous les intervenants, les médias, les acteurs politiques et sociaux, recommande au Président de la République de préserver sa position privilégiée d’être à équidistance des acteurs politiques pour impulser, en tant que garant de la nation et du bon fonctionnement des institutions dans le cadre de la coalition FCC-CACH.
Il exhorte les acteurs politiques (FCC-CACH) de privilégier de manière permanente, des concertations entre eux afin de dissiper tous les malentendus qui retardent la conception et l’impulsion des politiques publiques et des réformes politiques capables d’accélérer le développement et la lutte contre la pauvreté.
Le rapport recommande aux acteurs de la société civile d’accompagner les institutions publiques dans leurs efforts d’améliorer la gouvernance et le rapprochement de la démocratie. Aux médias et aux journalistes, il leur demande d’observer un ton neutre et professionnel dans le traitement de l’information relative aux partis et coalitions politiques, de ne pas servir de relais aux propos incendiaires des acteurs politiques et leaders d’opinions.
Le rapport recommande également au conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication de veiller au strict respect du code de déontologie et d’éthique des journalistes et de prendre des mesures pour un rappel à l’ordre des médias relayant des discours contenant des propos incendiaires des personnalités politiques et autres leaders d’opinions.
L’Institut alternatives et initiatives citoyennes pour la gouvernance démocratique (I-AICGD) est une organisation non-gouvernementale qui œuvre depuis 2016 pour la valorisation de la paix et de la démocratie à travers la recherche fondamentale et appliquée, la formation et le plaidoyer sur la gouvernance démocratique, la promotion des processus électoraux et le respect des droits de l’homme, le tout en faveur de l’instauration d’un Etat de droit en RDC. ACP/Kayu/ODM/Nig/GGK