Kinshasa, 22 juin 2023(ACP).- L’implication du Chef de l’État dans l’affaire relative à l’assassinat du journaliste Franck Ngyke a été au centre d’une conférence de presse organisée jeudi à Kinshasa, en République démocratique du Congo, par le groupe de presse ‘‘la Référence plus’’ et la famille du défunt, a constaté l’ACP.
« Au cours de cette activité portant sur « l’assassinat du journaliste Franck Ngyke Kangundu et son épouse Hélène Mpaka, il y a 18 ans », deux communications ont été à l’ordre du jour à savoir: la demande d’implication du chef de l’État dans l’affaire Ngyke et la construction d’une statue, en mémoire de tous les journalistes assassinés au nom de la liberté de la Presse. », a déclaré Grâce Israélla Kangundu Ngyke, 3ème fille biologique du regretté journaliste et reporter à l’ACP.
« Ça fait presque 18 ans depuis que nos parents ont été assassinés sous nos yeux et je vous épargne de beaucoup d’explications. Comment est-ce que nous avons évolué pendant ces 18 ans ? », s’est-elle interrogée, avant de remercier l’éditeur du groupe de presse ‘‘La référence plus’’ « qui a accepté de marcher avec la famille pour que la lumière soit faite sur l’assassinat du journaliste et son épouse ».
Elle a révélé que la famille Ngyke s’est accrochée à l’intervention du chef de l’État, lors de la célébration de la journée internationale de la presse, le 3 mai dernier, au cours de laquelle
il avait dit : « pendant mon mandat aucun crime ne va demeurer impuni ».
« Ce jour là, j’ai eu le courage d’interpeller le chef de l’État pour lui : « je suis la fille de Franck Ngyke. Vous prônez l’État de droit, cela doit être effectif » », a expliqué Grâce Kangundu, déplorant la non application de ses instructions qui s’en étaient suivies jusqu’à ce jour.
« Raison pour la quelle nous nous sommes dits qu’ il faut crier, parce que c’est lui le garant de la Nation », a-t-elle conclu.
De son côté, éditeur du groupe de presse ‘‘La Référence plus’, André Ipakala Abeiye, ancien employeur de feu Ngyke, a fait savoir qu’il tient à la réouverture du procès.
Car, a-t-il déclaré, jusqu’à présent ils ne savent pas si les auteurs de cet acte ignoble ont été condamnés et pourquoi ce journaliste et son épouse ont été tués.
Et d’ajouter : « nous voulons qu’on puisse élucider, pendant le mandat de Félix Tshisekedi, tous les cas restés dans l’obscurité d’assassinats de journalistes ».
Pour l’érection d’une statue en mémoire des journalistes assassinés
Un plaidoyer pour l’érection d’une statue en mémoire de tous les journalistes assassinés, au nom de la liberté de la presse, a été lancé par la famille à cette occasion.
« Nous demandons également l’érection d’une statue en mémoire de tous les journalistes assassinés, au nom de la liberté de la presse, et nous formulons cette demande, en marge de la « Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes », qui sera célébrée le 2 novembre prochain à Kinshasa », a plaidé la journaliste Kangundu.
L’éditeur Ipakala, à son tour, a fait savoir que le souci de tous est d’ « avoir un monument où les journalistes décédés, par assassinat, seront répertoriés, commémorés et documentés » .
Pour sa part, le président d’une ONG membre du réseau de protection de défenseurs de droits de l’homme, Henry Otshudi, a informé qu’il y a une loi adoptée à l’Assemblée nationale et au Sénat en rapport avec la protection des défenseurs de droits de l’homme, y compris celle des journalistes.
Grâce Israélla Kangundu Ngyke a lancé un appel au ministre de la communication et des médias, pour qu’il vienne en appui, en tant que ministre de tutelle, avant de solliciter la solidarité des journalistes, pour pouvoir relayer chaque semaine l’information sur feu Franck Ngyke.
18 ans après l’assassinat du couple Ngyke, le journal la référence plus et les enfants du défunt sollicitent l’implication personnelle du chef de l’Eta pour la réouverture du procès, afin que justice soit faite pour ce chevalier de la plume, qui a été également journaliste à l’ACP. MBELU/OSONKIE/GNB