Libye : inauguration d’un centre de détention

Kinshasa, 11 mars 2022 (ACP).- Le ePremier ministre libyen Abdel Hamid Dbeibah accompagné de quelques officiels tunisiens,  a inauguré  un centre de détention , ont rapporté vendredi les médias internationaux.

La particularité de ce centre qui accueillera les migrants venant d’Egypte, du Maroc, d’Algérie et de Tunisie est qu’il  dispose de cliniques médicales, des gymnases, ainsi que d’équipements technologiques pour permettre aux immigrants de communiquer avec leurs familles. Dans son discours, Abdel Hamid Dbeibah a souligné l’importance de fournir aux migrants des conditions de vie appropriées.

Il s’agit là, selon les sources, d’une volonté pour les autorités libyennes de changer l’image du pays, régulièrement critiqué à cause des mauvais traitements infligés aux migrants dans les centres de détention. Un rapport d’une mission d’enquête indépendante de l’ONU sur la Libye, publié en 2021, avait conclu que les violations subies par les migrants dans le pays pourraient constituer des crimes contre l’humanité.

Seulement 300 km séparent la Libye des côtes italiennes. Une tentation pour les candidats à l’exil qui souvent sont la proie de trafiquants, quand ils ne meurent pas en tentant la traversée. Pour les autres, interceptés en mer, le voyage s’arrête souvent en Libye, dans des centres de détention décriés par les ONG internationales.

Regain de tensions aux portes de Tripoli

D’autres part,déjà minée par les divisions entre institutions concurrentes à l’Est et à l’Ouest, la Libye se retrouve depuis début mars avec deux gouvernements rivaux, comme elle l’a été entre 2014 et 2021, alors en pleine guerre civile après le renversement du régime de Mouammar Kadhafi. La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a affirmé qu’elle « suit avec inquiétude les informations sur la mobilisation de groupes armés et de convois » militaires, ce qui « accroît les tensions à Tripoli et ses environs ». 

Elle a renouvelé son « appel au calme » et souligné « l’importance de préserver la stabilité », exhortant « toutes les parties à s’abstenir de toute action susceptible d’engendrer des affrontements armés ». « J’exhorte à la retenue et à s’abstenir de toute provocation, en paroles et en actes, y compris par la mobilisation de forces » armées, a pour sa part tweeté l’émissaire du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Stephanie Williams.

Les milices rebroussent chemin

Un gouvernement formé par l’ancien ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha, approuvé par le Parlement siégeant à l’Est, est en effet en concurrence avec le cabinet en place Tripoli, issu des accords politiques parrainés par l’ONU et dirigé par Abdelhamid Dbeibah qui refuse de céder le pouvoir. Fathi Bachagha n’a toujours pas pu installer son gouvernement dans la capitale.

Mais des images et vidéos de convois de véhicules de milices qui lui seraient loyales, mobilisés à l’est de Tripoli et préparant vraisemblablement leur entrée dans la capitale, circulaient jeudi sur les réseaux sociaux. À hauteur du barrage dit de « kilomètre 27 », à l’entrée ouest de Tripoli, des dizaines de pick-ups équipés de mitrailleuses et armement moyens et légers, étaient stationnés en file sur la route côtière.La situation s’est éclaircie tout de même jeudi soir. Les forces fidèles à Fathi Bachagha, le nouveau Premier ministre désigné par le Parlement, ont finalement rebroussé chemin.

La communauté internationale redoute que le pays bascule dans une nouvelle guerre civile après avoir été divisé pendant sept ans suite à la chute de Mouammar Kadhafi en 2014. ACP/Kayu/RNL/Cfm/NiG/SGB/TKM/MMC

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