Libye : l’Autorité électorale propose de décaler la présidentielle au 24 janvier 2022

Kinshasa, 22 décembre 2021 (ACP). L’Autorité électorale s’est proposé de décaler la présidentielle libyenne au 24 janvier 2022, ont rapporté mercredi, les médias internationaux.

Les sources indiquent que ce report au 24 janvier intervient quelques heures après les déclarations d’une commission parlementaire chargée des relations avec la commission électorale.

Elle a conclu à « l’impossibilité » de tenir l’échéance de vendredi prochain. C’est le Parlement qui « se chargera d’adopter les mesures nécessaires afin de lever les entraves au processus électoral », a déclaré la Haute Commission électorale.

La Commission électorale libyenne, après consultations avec le Parlement, a enfin tranché. Elle propose donc de reporter d’un mois le scrutin présidentiel.

Selon l’article 43 de la loi numéro 1 propre à l’élection présidentielle, il revient à la Commission d’annoncer le report de l’élection et c’est le Parlement qui devra fixer une nouvelle date dans un délai qui ne dépasse pas les 30 jours.

 Le Parlement va tenir une séance officielle à Tobrouk le 27 décembre sur les questions électorales.

La Commission est revenue mercredi matin sur les difficultés à laquelle elle a été confrontée : la phase « des recours et des appels a constitué un tournant dangereux pour le processus électoral », a-t-elle indiquée. L’Autorité électorale dénonce une législation électorale inadéquate concernant « le rôle de la justice dans les appels et les contentieux électoraux », ce qui selon elle a freiné le processus.

Selon la Haute Commission électorale, ce sont les interférences politiques dans les décisions judiciaires, qui l’ont empêché d’annoncer une liste finale de candidats. La HCE affirme clairement qu’elle n’a pas pu exclure les candidats qui ne répondaient pas aux conditions nécessaires exigées.

Le report du scrutin était attendu depuis plusieurs jours faute de préparatifs adéquats. Il est annoncé sur fond de désaccords jusque-là insurmontables entre camps rivaux.

Khalifa Haftar obtient le soutien de 2 candidats

Par ailleurs, Khalifa Haftar, a obtenu le soutien de deux candidats pour la future élection présidentielle en Libye, ont rapporté mercredi, les médias internationaux.

Les sources indiquent que Khalifa Haftar a obtenu le soutien de l’ex-ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha, et l’ancien vice-Premier ministre Ahmed Meitig, arrivés mercredi matin à l’aéroport de Benina, près de Benghazi.

« Les candidats à la présidence de la Libye tiennent une réunion aujourd’hui afin d’unifier les efforts nationaux pour faire face aux défis et aux événements que notre cher pays connaît ces jours-ci, et par respect pour plus d’un million et demi d’électeurs libyens qui attendent la date prévue des élections présidentielles et parlementaires », a souligné Fathi Bashagha, candidat à l’élection présidentielle.

La commission du Parlement a annoncé le report de la présidentielle qui devait se tenir le 24 décembre prochain.

Des élections sous l’influence des tribus

Malgré le report des élections présidentielle et parlementaires, initialement prévues le 24 décembre, certains scrutins sont maintenus. C’est le cas de ceux des tribus libyennes.

L’influence et la force des tribus ont augmenté de manière exponentielle au cours des années qui ont suivi la révolution de 2011.

« Les tribus ont pris le contrôle de la scène politique, elles sont devenues ingérables après 2011 car elles n’ont trouvé aucun État pour les arrêter, ou les contraindre », expose un activiste et analyste politique, chargé de cours à l’université de Benghazi Allam Al-Fallah. « La tribu a alors placé ses membres à des postes importants dans l’État, et ceux-ci sont devenus les otages des demandes de la tribu et de son entourage ».

Alors que le pays s’apprête à tourner une nouvelle page, les tribus libyennes espèrent conserver leur influence politique, en décidant du sort de certains candidats : en exclure une partie d’entre eux et en soutenant d’autres.

« La tribu Al-Jazwi, comme d’autres tribus, tient des réunions pour examiner la liste des candidats et décider qui est bon et compétent, afin de les soutenir dans le bon rôle, pour servir la patrie et la nation », explique Haj Mansour Al-Jazwi, chef de la tribu Al-Jazwi à Benghazi.

Abdelkareem AlJazwi, qui se présente pour un siège au Parlement pour représenter Benghazi, affirme que trois autres candidats se sont retirés après des délibérations tribales.

« Je ne suis pas un candidat tribal, mais la tribu joue aujourd’hui un rôle très important, elle est plus développée et plus mûre, alors elle met en avant ses fils qu’elle considère comme capables », ajoute Abdelkareem Al-Jazwi, un candidat aux élections législatives.

Mais certains jugent cette influence dangereuse pour les tribus, minant l’unité et la stabilité de l’État. ACP/ODM/KJI/KMT

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