Londres préconise d’utiliser les progrès scientifiques pour lutter contre le changement climatique

Kinshasa, 13 décembre 2020 (ACP).- Le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré samedi que les progrès scientifiques peuvent être utilisés pour lutter contre le changement climatique, constituant un défi qu’il a décrit comme étant « bien pire, bien plus destructeur que le coronavirus, » ont rapporté les médias internationaux reçus dimanche à Kinshasa.

M. Johnson a fait ces remarques lors du Sommet virtuel sur l’ambition climatique coorganisé par les Nations Unies, le Royaume-Uni et la France, en partenariat avec le Chili et l’Italie.

Le Premier ministre a salué une nouvelle ère d' »optimisme scientifique » alors que l’année touche à sa fin.

« Nous arrivons au terme d’une année extraordinaire avec, je pense, une soudaine poussée d’optimisme scientifique, car après à peine 12 mois de pandémie, nous voyons le vaccin arriver dans les bras des personnes âgées et des personnes vulnérables ».

« Ensemble, nous pouvons utiliser les progrès scientifiques pour protéger notre planète entière – notre biosphère – contre un défi bien pire, bien plus destructeur même que le coronavirus« , a-t-il déclaré. « Et par la puissance prométhéenne de notre invention, nous pouvons commencer à défendre la Terre contre le désastre du réchauffement climatique. »

« Dans le même temps, nous pouvons créer des milliers d’emplois, des millions d’emplois alors que nous nous remettons collectivement de la pandémie« , a-t-il ajouté.

Au début de ce mois, M. Johnson a annoncé que la Grande-Bretagne s’engageait à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 68 % d’ici la fin de la décennie par rapport aux niveaux de 1990.

Cet objectif est soutenu par le plan en dix points pour une révolution industrielle verte, qui créera et soutiendra jusqu’à 250.000 emplois britanniques d’ici 2030 et fera des progrès significatifs dans la réduction des émissions dans les secteurs de l’énergie, des transports et du bâtiment, selon un communiqué publié par Downing Street.

Le Sommet virtuel sur l’ambition climatique, qui se tient exactement cinq ans après l’adoption de l’Accord de Paris, vise à prendre de nouveaux engagements pour lutter contre le changement climatique et mettre en œuvre l’Accord de Paris avant la prochaine conférence des Nations Unies sur le climat, la vingt-sixième conférence des parties (COP26), qui sera organisée par la Grande-Bretagne en novembre prochain, à Glasgow.

Le sommet a rassemblé le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, et plus de 70 dirigeants de pays tels que la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, la Chine et le Canada, ainsi que des entreprises et la société civile.

Le président français appelle à l’action « immédiate »

Le président français Emmanuel Macron a, pour sa part,  appelé à l’action  immédiate lors de son discours au Sommet virtuel organisé samedi, cinq ans après l’Accord de Paris (Climate Ambition Summit 2020), pour lutter contre le réchauffement climatique et pour sa mise  en œuvre, ont rapporté les mêmes sources.

« Je veux saluer la mobilisation européenne et la formidable coopération, durant ces années, avec la Chine », a affirmé Emmanuel Macron, rappelant l’engagement pris par les 27 pays membres de l’Union européenne « de réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et de tous nous engager sur cet objectif pour 2050« .

« La Banque européenne d’investissement va être transformée en banque européenne  pour le climat« , a indiqué Emmanuel Macron, précisant que l’ensemble des acteurs de Finance Climat, coalition pour la neutralité carbone 2050, s’étaient réunis le jour même pour améliorer la transparence financière des entreprises en matière de climat et pour décartonner  l’économie et d’ores et déjà les premiers résultats sont là ».

« Nous devons tous être dans la trajectoire pour la neutralité carbone en 2050. Nous avons bâti ces points de passages avec des inflexions très claires et nous devons avancer dans ce sens.  C’est un devoir pour notre jeunesse, c’est un devoir pour nous-mêmes », a-t-il indiqué.

Le SG des Nations unies pour un état d’urgence climatique dans le monde. Par ailleurs durant le sommet, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé « les responsables du monde à déclarer l’état d’urgence climatique dans leur pays jusqu’à ce que la neutralité carbone soit atteinte« , ont annoncé les mêmes sources.

Il  les a demandés à réduire les émissions mondiales de 45 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2010, précisant que cinq ans après l’Accord de Paris sur le changement climatique, le monde ne va toujours pas dans la bonne direction, a-t-il déclaré lors du Sommet sur l’ambition climatique conjointement convoqué par les Nations unies et les gouvernements britannique et français.

Il a rappelé que l’Accord de Paris s’était engagé à limiter l’élévation de la température aussi proche que possible de 1,5 degré Celsius. Mais les engagements pris à Paris étaient loin d’être suffisants pour y arriver, et même ces engagements ne sont pas respectés, a-t-il noté.

« Les niveaux de dioxyde de carbone atteignent des taux records. Aujourd’hui, nous avons 1,2 degrés de plus qu’avant la révolution industrielle. Si nous ne changeons pas de cap, nous pourrions nous diriger vers une augmentation catastrophique de la température de plus de 3 degrés ce siècle. Quelqu’un peut-il encore nier que nous sommes confrontés à une urgence dramatique ? « , a demandé le chef de l’ONU.

« C’est pourquoi j’appelle aujourd’hui tous les dirigeants du monde entier à déclarer l’état d’urgence climatique dans leurs pays jusqu’à ce que la neutralité carbone soit atteinte« .

Selon M. Guterres, quelque 38 pays l’ont déjà fait, reconnaissant l’urgence et les enjeux. Tous les autres pays doivent les suivre, a-t-il ajouté.

Par ailleurs, a-t-il souligné, la reprise post-COVID-19 présente une opportunité de mettre les économies et les sociétés sur la voie verte conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030, mais ce n’est pas encore le cas. Jusqu’à présent, les membres du Groupe des 20 plus grandes économies du monde dépensent 50% de plus dans leurs plans de relance et de sauvetage dans les secteurs liés à la production et à la consommation de combustibles fossiles que dans les énergies à faible émission de carbone. C’est inacceptable, a-t-il dit.

« Les trillions de dollars nécessaires à la reprise post-COVID sont de l’argent que nous empruntons aux générations futures. C’est un test moral. Nous ne pouvons pas utiliser ces ressources pour verrouiller des politiques qui feront peser sur les générations futures une montagne de dettes sur une planète brisée« , a-t-il fait remarquer.

Selon le chef de l’ONU, pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, il est nécessaires dès maintenant de réduire les émissions mondiales de 45% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010.

Cela doit être pleinement reflété dans les contributions déterminées au niveau national révisées et renforcées que les signataires de l’Accord de Paris sont tenus de soumettre bien avant la Conférence des Nations unies sur le changement climatique qui aura lieu l’année prochaine à Glasgow, en Ecosse, a-t-il poursuivi, notant que le Royaume-Uni s’est engagé à réduire ses émissions de 68% d’ici 2030 par rapport à 1990 et que l’Union européenne a accepté de réduire les siennes d’au moins 55% d’ici 2030 par rapport à 1990.

« Ces décisions méritent que l’on s’en inspire. Chaque pays, chaque ville, chaque institution financière et chaque entreprise doit adopter des plans pour atteindre zéro émission nette d’ici 2050 et commencer à les appliquer dès maintenant, notamment en fixant des objectifs clairs à court terme. Les principaux secteurs émetteurs tels que le transport maritime, l’aviation et l’industrie doivent également présenter et mettre en œuvre de nouvelles feuilles de route transformationnelles conformes à cet objectif« , a-t-il conclu. ACP/CL/May

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