L’ONU s’inquiète des attaques contre les travailleurs humanitaires en Centrafrique

Kinshasa, 04 avril 2021 (ACP).- La coordinatrice humanitaire des Nations unies en Centrafrique s’inquiète  des  234 attaques entre octobre et février dernier, lancées contre les travailleurs humanitaires recensés, ayant couté la mort à deux et huit blessés, ont rapporté dimanche les médias locaux.

Ces médias  précisent que lors d’une conférence de presse samedi 3 avril à Bangui, Denise Browne a particulièrement insisté sur l’attaque d’un convoi humanitaire la semaine dernière à Bakouma, une localité du sud-est de la Centrafrique se trouvant  entre les mains des rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Il s’agit d’une hausse de 79 % d’attaque d’un convoi humanitaire par rapport à la même période l’an passé.

 «Je veux exprimer ma frustration totale et ma colère alors que la communauté humanitaire a été harcelée, intimidée, par le groupe à Bakouma. Ils ont menacé notre staff, ils ont traumatisé notre staff. Nos véhicules, nos moyens de travail ont été volés. Huit véhicules. On a eu de la chance, personne n’a été blessé.

Je vous rappelle que chaque centime que nous recevons, on doit aller le demander à nos bailleurs de fonds. Ce n’est pas comme si l’argent tombait du ciel. Donc, quand ils nous mettent en difficulté, ils mettent en difficulté leurs propres populations. Quand ils voient une famille, une femme, un enfant au bord de la route qui ont besoin d’assistance et que l’équipe humanitaire n’est pas là parce qu’ils nous ont menacés, ça, c’est de leur responsabilité».

La coordinatrice humanitaire s’est également adressé aux médias  pour dénoncer les fausses accusations dont certains acteurs humanitaires font parfois l’objet et qui les mettent en danger : «Il n’y a aucune collusion entre l’activité humanitaire et les groupes armés. On est obligé de dialoguer avec ceux qui sont sur le terrain. Je voudrais que ces attaques dans les médias cessent».

Interrogée au sujet d’une nouvelle directive imposant depuis mi-mars aux ONG de se munir d’une autorisation spéciale de la gendarmerie pour quitter Bangui, elle a dit souhaiter une « clarification» de la part des autorités, tout en assurant que cette disposition n’avait pas posé de difficulté sur le terrain pour le moment.

Quant aux récentes accusations des experts de l’ONU sur les mercenaires faisant état d’exactions imputées aux forces alliés russes dans le pays, Denis Brown assure que toutes les allégations recensées sont prises «très au sérieux» et transmises pour enquête à la section droite de l’homme de la mission des Nations unies. ACP/CL/May

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