Kinshasa, 14 mars 2021 (ACP).- Les Centrafricains sont passés aux urnes dimanche pour élire leur députés nationaux malgré que la situation reste encore très volatile dans le pays, ont indiqué des agences de presse internationale. Lors de la présidentielle et du 1er tour des législatives du 27 décembre, seul un électeur sur trois n’avait pu voter, alors que la coalition rebelle CPC (Coalition des Patriotes pour la Centrafrique) lançait son offensive sur les positions contrôlées par les forces armées centrafricaines (FACA) et les forces internationales.
Mais malgré la double-attaque sur la capitale Bangui mi-janvier et les échanges de coup de feu avec la Minusma (Minusma), les forces russes ou les soldats rwandais, le pouvoir de Faustin Archange Touadéra a renforcé sa position dans le pays.
Les forces internationales et l’armée centrafricaine ont pu repousser les rebelles, reprenant du terrain aux groupes armés qui occupaient alors plus des deux tiers du pays depuis le début d’une sanglante guerre civile en 2013. Aujourd’hui, le calme est revenu dans les rues de Bangui. Une contre-offensive a permis aux forces pro-gouvernementales de reprendre la plupart des villes du nord-ouest du pays qui était sous contrôle des milices de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC).
Si les FACA, épaulés des centaines de paramilitaires russes et de soldats rwandais ont progressé ses dernières semaines, les groupes armés, repliés dans les campagnes et le long des grands axes routiers, restent une menace sérieuse pour le pouvoir centrafricain. Plus difficilement accessible pour les véhicules blindés des forces de Bangui, les zones plus reculées restent encore hors d’atteinte.
Ce dimanche, il n’y aura pas de vote dans les villages sous contrôle de la CPC. Face à une opposition divisée et un parti Kwa Na Kwa dont le président François Bozizé est accusé de complaisance avec les rebelle de la Coalition des Patriotes pour la Centrafrique, le Mouvement coeurs unis (MCU) du président Faustin Archange Touadéra devrait conserver sa majorité aux seins des 140 sièges de députés à pourvoir. Mais la partie est loin d’être gagné pour le président centrafricain tout récemment élu.
En effet, pour que la nouvelle Assemblée nationale soit légalement constituée, la Cour constitutionnelle a imposé qu’au moins 71 députés soient élus avant le 2 mai. Or, seuls 22 l’ont été au premier tour. Seules 49 circonscriptions sont en ballottage pour le second.
Dans les 69 autres, où le vote a été empêché ou annulé pour des irrégularités par la Cour constitutionnelle, le premier tour de l’élection législative sera réorganisé dimanche, puis un éventuel second tour ultérieurement. Plusieurs poids-lourds du Mouvement cœurs unis de Faustin Archange Touadéra n’ont pu être élu dans leurs circonscriptions, faute de tenue d’élection. ACP/Fng/CL/May