L’UNESCO appelle la RDC à promouvoir l’inclusion dans l’éducation face à la COVID-19

Kinshasa, 16 décembre 2020 (ACP).- La représentation de l’UNESCO en République Démocratique du Congo appelle le gouvernement de la RDC à poursuivre des politiques d’inclusion qui se concentrent sur les laissés-pour-compte afin de favoriser une société plus résiliente et plus égalitaire même pendant la vague de la COVID-19, indique un communiqué de cet organisme des Nations Unies parvenu, mercredi à l’ACP.

Selon la source,  ‘UNESCO  va bientôt lancer « le Rapport mondial de suivi sur l’éducation, Inclusion et éducation : Tout signifie Tout aujourd’hui ». Ce rapport constate que 40 % des pays les plus pauvres n’ont pas réussi à soutenir les apprenants à risque pendant les périodes de fermeture des écoles, et  qu’à l’échelle mondiale, 258 millions d’enfants et de jeunes sont totalement exclus de l’éducation, la pauvreté étant le principal obstacle à l’accès.

En RDC, précise-t-on, 92 % des élèves les plus riches terminent l’enseignement primaire, contre seulement 49 % des plus pauvres. Les pays d’Afrique subsaharienne pratiquent encore la ségrégation dans l’éducation, ce qui peut alimenter les stéréotypes, la discrimination et l’aliénation, note le communiqué qui souligne que  23 % des pays de la région, à savoir la RDC, ont des lois demandant que les enfants handicapés soient éduqués dans des cadres séparés par exemple.

L’UNESCO  souligne que seuls 12 % des ménages des pays les moins avancés ont accès à l’internet à domicile déplorant les approches de faible technologie qui ne peuvent pas assurer la continuité de l’apprentissage.

Parmi les 20 % de ménages les plus pauvres, seuls 8 % possèdent une radio en République démocratique du Congo, ce qui rend plus difficile pour les élèves de poursuivre leur apprentissage lorsque les écoles ferment.

«Covid-19 nous a donné une réelle opportunité de repenser nos systèmes éducatifs, mais le passage à un monde qui valorise et accueille la diversité ne se fera pas du jour au lendemain. Il existe une tension évidente entre l’enseignement à tous les enfants sous le même toit et la création d’un environnement où les élèves apprennent le mieux. Mais COVID-19 nous a montré qu’il est possible de faire les choses différemment, si nous y mettons du nôtre », a déclaré M. Manos Antoninis, directeur du Rapport mondial de suivi sur l’éducation.

Malgré les engagements pris pour atteindre l’éducation inclusive d’ici 2030, seuls 2 % des pays d’Afrique subsaharienne ont une loi sur l’éducation qui est inclusive pour tous les apprenants, quels que soient leurs antécédents, leur identité ou leurs capacités.

Moins d’un enseignant du primaire sur dix dans dix pays francophones d’Afrique subsaharienne a reçu une formation en matière d’éducation inclusive.

L’UNESCO  montre que les systèmes éducatifs ne prennent souvent pas en compte les besoins spécifiques des apprenants ajoutant que  le langage des signes n’est souvent pas utilisé en classe sauf dans  quatre pays de la région (Kenya, Afrique du Sud, Ouganda, Zimbabwe) qui reconnaissent la langue des signes comme une langue officielle, conclut la source. ACP/Kayu/KJI/CKM

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