Kinshasa, 20 juillet 2024(ACP).- Amnesty International a demandé aux autorités Maliennes de libérer des leaders de l’opposition détenus depuis le 20 juin à Bamako, a appris l’ACP samedi des médias internationaux cités par Africanews.
« Nous demandons aux autorités de libérer immédiatement et sans condition Youssouf Daba Diawara et les 11 autres hommes politiques détenus simplement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits humains et d’abandonner toutes les charges retenues contre eux. Les autorités doivent respecter et protéger les droits à la liberté d’expression, d’association et de participation aux affaires publiques », a déclaré Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.
« Malgré la levée de la suspension des activités politiques le 10 juillet, les droits humains, y compris les droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association, font l’objet d’une répression croissante. Les autorités maliennes doivent immédiatement mettre fin au harcèlement judiciaire dont font l’objet les membres de l’opposition et les voix dissidentes », a-t-il souligné.
Les autorités maliennes doivent immédiatement libérer Youssouf Daba Diawara et 11 autres personnalités politiques de l’opposition qui sont toujours détenues arbitrairement simplement pour avoir exercé leurs droits humains, alors que la répression de la dissidence s’intensifie, a déclaré Amnesty International.
Il a relevé que l’organisation de défense des droits humains note que depuis le début de l’année, les autorités maliennes ont dissous plusieurs formations politiques, dont la CMAS le 6 mars. « La Synergie d’Action pour le Mali, coalition d’une trentaine de partis et formations d’opposition dont la CMAS était membre, a également été dissoute le 17 avril par le gouvernement », a-t-il dit.
Le 12 juillet, Youssouf Daba Diawara, ancien coordinateur de la Coordination des mouvements, amis et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS), une association dissoute par les autorités de transition en mars 2024, a été extrait de sa voiture à Bamako par des hommes armés et emmené à la brigade d’investigations judiciaires de la gendarmerie. Présenté à un juge le 15 juillet, il a été inculpé d’« opposition à l’autorité légitime » pour avoir participé à une manifestation non autorisée le 7 juin, rappelle Amnesty, soulignant que son procès doit avoir lieu le 3 octobre.
Répression contre les défenseurs des droits humains
L’Ong rappelle que le 20 juin, 11 leaders de l’opposition ont été arbitrairement arrêtés par la gendarmerie au domicile de Moustapha Dicko, vice-président de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) et inculpés de « complot contre l’État » et « d’opposition à l’autorité légitime ». Tous ont été placés en détention provisoire dans différents centres de détention situés à Bamako, Kéniéroba et Dioila.
Les 11 hommes politiques détenus et leurs partis politiques avaient signé une déclaration le 31 mars dans laquelle ils demandaient aux autorités militaires « de créer les conditions d’une concertation rapide et inclusive, pour la mise en place d’une architecture institutionnelle, à l’effet d’organiser, dans les meilleurs délais l’élection présidentielle », a écrit Amnesty.
Entre le 10 avril et le 10 juillet 2024, les autorités maliennes ont suspendu les activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations et interdit toute couverture médiatique des activités politiques dans le pays.
ACP/C.L.