Kinshasa, 15 décembre 2023 (ACP).- Le prévenu Thomas Kashama a reconnu, vendredi devant la Haute cour militaire, avoir joué le rôle d’interprète à la réunion tenue le 11 mars 2017 à Kananga, centre de la RD Congo, par sa famille Kamwina Nsapu avec les deux experts onusiens.
« Au cours de cette réunion, les deux experts Zaida Catalan et Michaël Sharp voulaient obtenir des indications pour aller enquêter sur les violences subies par la population à Dibaya via Bunkonde« , a indiqué l’organe accusateur.
« Arrivés au village Moyo Musuila, ils ont été exécutés le 12 mars 2017 après avoir reçu des garanties de sécurité sur l’axe Kananga-Bunkonde auprès du prévenu Kashama Thomas. Pourtant, au cours de cette même réunion, le notable Papa Mwamba avait émis des inquiétudes d’insécurité sur cette voie, envahie par les miliciens Kamwina Nsapu « , a-t-il soutenu.
Pour le ministère public, « le prévenu Kashama a prémédité le guet-apens contre les deux experts onusiens avec la complicité du prévenu Colonel Mambweni Lutete Jean De Dieu et de Monsieur Betu Tshitela Abdoul, qui a convoyé les victimes « .
Pour sa part, la défense du prévenu Kashama Thomas a considéré que les questions du ministère public étaient ponctuées des affirmations gratuites.
« Mon client n’a commis aucune infraction, dans la mesure où les deux missionnaires des Nations Unies tenaient coûte que coûte à rencontrer les victimes des affrontements pour une aide humanitaire à Bunkonde « , a-t-elle soutenu.
Les deux experts des Nations Unies, la Suédoise Zaida Catalan et l’Américain Michaël Sharp ont été exécutés le 12 mars 2017 au village Moyo Musuila, dans la province du Kasaï Central, alors qu’ils enquêtaient sur les violences subies par la population de cette partie-centre de la République démocratique du Congo. ACP/ Kayu