Mines-RDC : la reconquête de la souveraineté industrielle, un moteur pour développer l’économie congolaise ( Directeur du Cadastre minier)

Kinshasa, 30 mai 2025 (ACP).-Le Directeur général du Cadastre minier (CAMI) a affirmé que la reconquête de la souveraineté industrielle du secteur minier en République démocratique du Congo constitue un moteur clé du développement socioéconomique au regard des enjeux mondiaux, lors d’une conférence vendredi à Kinshasa.

« Au regard des enjeux mondiaux liés à la l’exploitation des minerais stratégiques , à la transition énergétique et à la souveraineté industrielle des pays, la reconquête de la souveraineté industrielle de la RDC est un levier majeur pour promouvoir la traçabilité des minerais stratégiques, la transformation locale et la création de la valeur ajoutée au bénéfice du peuple congolais, en vue d’un développement économique et social de la RDC », a déclaré Popol Mabolia Yenga, Directeur général du Cadastre minier.

Ces assises organisées à l’Université Révérend Kim dans la capitale congolaise, ont eu pour thème : « Gestion des ressources minières stratégiques en RDC ».

Selon son directeur général, le cadastre minier a dans ses services deux directions principales, notamment le domaine minier et la gestion des titres miniers et des carrières. Le domaine minier est un concept juridique qui désigne l’ensemble des gisements minéraux situés sur le territoire d’un Etat. Cependant les titres miniers sont des certificats officiels délivrés par le Cadastre minier constatant les droits miniers.
A cet effet, l’exercice des activités minières en RDC doivent commencer au préalable par le cadastre minier.

« Un investisseur national ou étranger désirant obtenir un titre minier doit être d’abord propriétaire d’une société basée en RDC, dont l’objet de la création est exclusivement du secteur minier, soit pour l’exploitation, la recherche ou la commercialisation des minerais », a-t-il dit.

Mr Popol Mabolia a rappelé aux étudiants que plus de 70 % du cobalt mondial et des ressources hautement stratégiques proviennent du sous-sol congolais, soulignant ainsi la responsabilité stratégique de la RDC dans la transition énergétique mondiale.

« Le cobalt, métal stratégique au cœur de la transition énergétique mondiale, continue  de susciter l’attention des acteurs industriels, politiques et environnementaux surtout dans l’attente de l’objectif « zéro émission » et la transition vers une économie à faible émission de carbone », a-t-il relevé.
Le Directeur du Cami a souligné que la RDC détient trois principaux minerais stratégiques de transition énergétique, notamment le cobalt , le Colombo-Tantalie « coltan » dont 60% des réserves mondiales et le Gérmanium sont en RDC.
Il a précisé qu’un carré minier coûte à peu près 5.000 dollars américains et le coût d’acquisition des 25 mètres carrés s’élève à 25.000 USD, encourageant ainsi les investisseurs congolais dans ce secteur minier porteur d’une croissance économique inclusive et durable.

Formalisation de l’exploitation artisanale

Par ailleurs, le directeur général a, à cet effet, ajouté que la RDC dispose deux modèles d’exploitation minière, notamment la production industrielle dans les grandes compagnies minières et l’exploitation artisanale.

A cet effet, le gouvernement congolais essaie de formaliser ce secteur d’exploitation artisanale qui est fortement pénétré par les étrangers alors que c’est une exclusivité congolaise.
« En créant l’entreprise générale de cobalt, on essaie d’organiser les artisanaux en coopérative pour qu’ils puissent avoir des meilleurs prix et des meilleurs disposition de l’exploitation artisanale », a-t-il précisé.

Mme Thérèse Tshiela, vice-doyenne de la faculté de l’économie, a souligné que la richesse minière que regorge la RDC est une opportunité majeure et un levier de développement de notre économie, à conditions qu’elle soit bien gérée, valorisée localement et mise en service du bien être de notre peuple.

« La République démocratique du Congo possède un potentiel minéral exceptionnel, qui pourrait constituer un levier puissant pour son développement industriel et économique. Ce potentiel reste largement sous-exploité en raison de nombreux défis à savoir la gouvernance fragile, faible transformation locale, impacts environnementaux et sociaux importants, ainsi que dépendance excessive à l’extraction de matières premières brutes », a conclu Papy Ferdinand Kimuanga Eyambo, secrétaire général académique de l’université révérend Kim. ACP/C.L.

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