Kinshasa, 20 mai 2025 (ACP).- Un cadre de concertation pour garantir la protection des peuples autochtones pygmées en République démocratique du Congo (RDC) a été mis en place mardi par le Gouvernement, à travers le ministère de l’Intérieur, lors d’un atelier organisé au Palais du peuple, siège du Parlement, dans le Nord de Kinshasa.
« Aujourd’hui, nous célébrons la concrétisation d’un engagement national avec la mise en place du cadre de concertation multi acteurs pour la mise en œuvre de la loi (…) portant protection et promotion des droits des peuples autochtones », a déclaré Jacquemain Shabani, vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et sécurité. D’après lui, ce cadre est défini comme un espace fédérateur de dialogue et d’échanges garantissant la confiance, la transparence, la bonne foi et la participation inclusive dans le processus décisionnel, ainsi que dans les orientations et stratégies liées à la mise en œuvre effective des droits des peuples autochtones pygmées, tel que prévu par la loi.
Ledit cadre de concertation va également consister à harmoniser tous les outils qui seront utilisés dans le cadre de la mise en œuvre de la loi portant protection et promotion des peuples autochtones pygmées sur l’étendue nationale, mais aussi à fédérer les efforts de toutes les parties prenantes, y compris les moyens financiers et techniques qui iront dans le sens de la vulgarisation de la loi, a renchéri, pour sa part, Patrick Saidi, coordonnateur national de la Dynamique des groupes des peuples autochtones (DGPA). « Ce cadre va nous aider à coordonner les actions pour qu’il n’y ait pas de chevauchement, parce qu’il y a plusieurs acteurs qui travaillent sur la question autochtone et chaque acteur a son approche de travail. Donc l’idée ici, c’est la consolidation et la coordination des approches pour éviter que la mise en œuvre de la loi puisse nous créer des conflits éventuels comme on l’a vu dans le Tanganyika », a-t-il dit, tout en précisantqu’une mauvaise interprétation de la loi peut être aussi une source de conflits. « Voilà pourquoi il y a cette coordination qui ne peut être faite que sous la coupole du ministère de l’Intérieur, qui gère la sécurité ainsi que l’intégrité territoriale de notre pays », a-t-il ajouté.

Patrick Saidi a indiqué, en outre, que les prochaines étapes sont notamment la convocation de l’assemblée plénière, soulignant que c’est la concertation qui va aboutir à la mise en place d’un comité de pilotage ainsi que d’un secrétariat chargé du suivi du déploiement province par province, afin de faire connaître la loi.
Satisfaction des peuples autochtones pygmées
Patrick Saidi a, à cette occasion, exprimé la satisfaction des peuples autochtones pygmées de voir le Gouvernement ouvrir toutes les portes à toutes les parties prenantes pour la mise en œuvre de cette loi. « On a compris que les partenaires sont prêts à accompagner le Gouvernement dans cette vision qui nous amène vers la cohésion nationale », a-t-il indiqué, précisant que l’objectif poursuivi n’est pas de faire des peuples autochtones un groupe à part, mais de voir comment arriver à les intégrer dans la gestion de la chose publique, mais aussi dans la jouissance des droits qui sont reconnus à tous les Congolais. Les partenaires, notamment la GIZ (Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit) et la RFN/RDC (Rainforest Foundation Norway), qui ont pris part à cet atelier national de présentation du cadre de concertation multi-Acteurs pour la mise en œuvre de la loi portant protection et promotion des droits des peuples autochtones pygmées, ont renouvelé leur engagement à accompagner le gouvernement dans la suite du processus. Une décennie après le déclenchement de cette initiative législative, boostée par le discours du Président Félix Tshisekedi, à l’occasion de la journée internationale des Peuples autochtones, prononcé le 08 août 2020, la publication effective de ce texte législatif au Journal Officiel a fait de cette loi un cadre de référence du dispositif national porteur des réponses concrètes à une demande sociale clairement exprimée à l’intention des institutions politiques de la RDC, correspondant à leurs domaines d’interventions respectives. ACP/