Kinshasa, 15 novembre 2022 (ACP).- Le renforcement de la sécurité des journalistes et de la liberté de la presse au niveau du cadre juridique a figuré, mardi, au menu de la rencontre entre le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya et une délégation des ambassadeurs accrédités en RDC.
« Avec le ministre, nous avons échangé sur la liberté de la presse dans l’espace démocratique en RDC et dans le monde. Nous avons conjointement constaté la nécessité de renforcer la liberté de la presse au niveau du cadre juridique ainsi que la sécurité des journalistes. Enfin, nous avons abordé l’importance de combattre les incitations à la violence fondée sur la haine tout en protégeant la liberté d’expression et l’équilibre que nous devrions trouver ensemble dans chacune de nos sociétés », a déclaré Jean-Marc Châtaigner, chef de Délégation de l’Union européenne en RDC.
Les ambassadeurs ont affirmé l’appui que la communauté internationale est prête à apporter au ministère et aux organes de régulation afin de développer des échanges, le savoir-faire et la capacité d’agir ensemble pour la liberté de la communication et de la presse.
Répondant au nom de la communauté internationale, les diplomates ont renouvelé leur bonne volonté d’accompagner la République Démocratique du Congo dans le processus de validation du projet de loi sur la liberté de la presse actuellement au niveau du Parlement, mais également dans la protection des journalistes en tout temps et dans la restauration de la paix dans la partie Est du pays.
Ni stigmatisation ni sentiment de colère contre la communauté internationale
Par ailleurs, le ministre Muyaya a souligné l’importance du partenariat qui existe entre la République Démocratique du Congo et la communauté internationale, avant d’insister sur la nécessité de bannir le discours de haine pour un vivre ensemble réel et effectif. « Nous avons aussi eu l’occasion de faire un tour autour des sujets du moment notamment des discours de haine que nous avons vu se développer contre les membres de la communauté internationale. Ici, je tiens à rappeler que ce sont nos partenaires et que dans la situation actuelle que nous connaissons, ils sont nos principaux alliés. C’est faire le jeu de l’ennemi que de penser qu’aujourd’hui, nous pouvons commencer à le designer ou à le stigmatiser ou encore à penser qu’il faut aller exprimer des sentiments de colère vis-à-vis d’eux », a-t-il déclaré. « Nous sommes dans un processus diplomatique qui a ses règles. Et, pour ce qui les concerne, ils font leur part et nous nous faisons la nôtre. Donc, nous allons continuer à travailler ensemble pour être sûrs que ces défis communs qui ont été bien identifiés, trouvent des réponses, pour être sûrs aussi que notre partenariat est consolidé pour le bien des populations congolaises et pour l’avancement de la démocratie chez nous », a précisé Patrick Muyaya.
La RDC gagne beaucoup de points au classement mondial
Le président national de l’ASBL Journalistes en danger (JED), Tshivis Tshivuadi, a loué cette initiative du ministre de la Communication et médias qui, depuis sa prise de fonction à la tête de ce ministère, multiplie positivement d’initiatives pour changer l’univers communicationnel et médiatique de la République Démocratique du Congo. « Le ministre de la Communication et médias est toujours à l’écoute et prend toujours la parole pour dénoncer, soutenir, condamner et encourager dans son secteur », a-t-il dit.
« Nous avons évoqué des questions d’actualité notamment le cas de notre consœur Sonia Rolley. Après les échanges que nous avons eus et les explications qui ont été données par le ministre, nous sommes en voie de considérer qu’il s’agissait bien d’un incident malheureux qui est en train d’être clos et qui ne peut pas occulter le fait que c’est avec ce gouvernement, pratiquement avec ce ministre que nous sommes en train de faire des évolutions en matière de liberté de la presse », s’est-il exprimé.
Reconnaissant les efforts fournis jusque-là et ce qui reste à faire dans l’assainissement du secteur des médias, Tshivis Tshivuadi a affirmé que « c’est avec ce gouvernement et ce ministère que nous avons organisés les états généraux de la Communication et médias et que nous sommes engagés dans la dynamique de la dépénalisation de délit de presse, et la mise en place d’un mécanisme national de protection des journalistes. Donc, autant d’avancées qui justifient aujourd’hui que notre pays, la République Démocratique du Congo, a gagné beaucoup de points au classement mondial de la liberté de la presse ».
Outre les ambassadeurs des pays membres de l’Union européenne, on a noté la présence de ceux du Canada, de la Suisse, de la Norvège, du Royaume-Uni et des Etats-Unis d’Amérique. ACP/