Niger : décès de l’ancien président Mamadou Tandja

Kinshasa, 25 novembre 2020 (ACP).- L’ancien président Mamadou Tandja, qui avait dirigé le pays de 1999 à 2010, date de son renversement par un putsch, est décédé mardi 24 novembre à Niamey à l’âge de 82 ans, ont annoncé les médias locaux reçus mercredi à Kinshasa, ajoutant qu’un deuil de trois jours sera observé sur toute l’étendue du territoire national.

« Le président de la République et le gouvernement ont le regret de vous annoncer le décès de son Excellence Tandja Mamadou, ancien président de la République du Niger, décès survenu ce jour 24 novembre à Niamey », selon un communiqué de la présidence lu à la télévision publique nigérienne », rapporte le texte de message cité par les sources sans toutefois révéler la cause de sa mort.

Ancien compagnon du général Seyni Kountché avec lequel il renverse la première République (1974), Tandja Mamadou est un militaire de carrière, un homme charismatique au regard sévère.

Après les armes, Tandja Mamadou embrasse la vie politique en 1990. Ministre de l’Intérieur sous Ali Saibou, il dirige d’une main de fer la région de Tahoua et la répression de la révolte touarègue, en mai 1990, à Tchintabaraden, dans le nord du pays, rappelle notre correspondant à Ndjamena, Moussa Kaka.

La conférence nationale nigérienne de 1991 met en place un gouvernement de transition, dirigé par Amadou Cheiffou. Mamadou, qui conduit l’ancien parti-Etat, le MNSD-Nassara, se présente aux présidentielles de 1993 et 1996, mais il doit attendre celle de novembre 1999 pour accéder au pouvoir.

Avec son franc parler, Tandja Mamadou est à l’aise dans le monde rural, une majorité silencieuse auprès de laquelle il est resté très populaire. Ses interventions en langue locale sont beaucoup appréciées. C’est d’ailleurs sans grande difficulté qu’il est réélu pour un second mandat de cinq ans, en 2004. Il fait de Hama Amadou son Premier ministre, qu’il considère comme son dauphin, et qui va très vite lui voler la vedette.

« Tandja était un pragmatique et un homme de bon sens », résume un proche du MNSD. « C’était aussi un homme intègre qui n’a jamais pris un seul franc CFA des caisses de l’Etat », précise-t-il.

Il restera aussi l’homme du tazarché (« continuité », en haoussa), celui qui en 2009 a voulu faire un troisième mandat alors que la Constitution prévoyait son retrait.

Mamadou Tandja justifie cette prolongation en disant vouloir finir les chantiers entamés. Une crise s’ouvre alors et il est renversé le 18 février 2010 par une junte militaire qui l’envoie plusieurs mois en prison. L’histoire retiendra aussi que c’est sous son règne sur les premiers barils de pétrole sont sortis du sous-sol nigérien. À 82 ans, « Tandja Mamadou vient de nous quitter après avoir vaillamment lutté contre la mort », écrit l’un des candidats aux élections de décembre 2020. ACP/Kayu/ODM/KJI

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