Goma, 29 fév. 2024(ACP).- Plus de 200.000 nouveaux déplacés vivent depuis la fin du mois de janvier 2024, en situation difficile dans les sites autour de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris mercredi de source humanitaire. « Avec l’intensification des affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23 de janvier 2024, plus de 200.000 personnes (chiffre de l’OIM), ont été forcées de quitter la cité de Sake, bastion des derniers affrontements, et venir vivre dans des camps autour de Goma où les anciens déplacés vivaient déjà dans des conditions inhumaines » a annoncé Johan Brieussel, chef de mission adjoint de Médecins sans frontières (MSF/Hollande), au cours d’un point de presse tenu à Goma.
La problématique d’eau potable
D’après les équipes de MSF Hollande, Belgique et France, les besoins prioritaires pour ces milliers de nouvelles personnes déplacées sont notamment les abris, l’eau potable, les latrines et la nourriture. « Je tiens ici à marteler sur la problématique d’eau potable qui est aujourd’hui inadaptée au nombre des déplacés dans les sites et l’insalubrité, principales causes de l’épidémie de choléra dans le site, qui, si elle n’est pas maîtrisée à temps pourra aussi toucher toute la ville de Goma», a ajouté le chef de mission adjoint MSF. Il a, à cette occasion, loué la collaboration entre le MSF et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui, d’après lui, a permis de prendre en charge tous les blessés de guerre avant d’alerter sur l’insécurité grandissante dans les camps des déplacés. « Nous constatons depuis le début de cette année augmentation de 26 % des cas de violences sexuelles et nous espérons continuer nos plaidoyers auprès des autorités locales sur l’importance du caractère civil des camps des déplacés », a-t-il ajouté. Présente au Nord-Kivu depuis 1994, MSF est intervenu durant l’année 2023 en soins de santé primaire dans les 6 principaux camps autour de Goma dont Kanyarushinya, Bulengo, Lushagala, Rusayo, Elohim et Shabindu. A son actif, 650 consultations par jour, la prise en charge de 15.000 cas de choléra, la construction de 1.000 latrines, 150 sites de lavage de mains, un pompage de traitement d’eau à Bulengo et une station de traitement des déchets fécaux à Lushagara, a-t-on relevé.ACP/