Kinshasa, 20 octobre 2022 (ACP).- «Nous n’allons pas utiliser des mercenaires pour soutenir nos actions », a déclaré le Président Félix Tshisekedi, au cours d’un entretien accordé mardi au journal The Financial times à Londres, en marge du «FT Africa Summit».
Le Chef de l’Etat l’a dit en réponse à une question sur l’éventualité de faire recours à des «mercenaires» russes pour l’aider à mettre un terme à l’agression de la RDC par le Rwanda dans sa partie Est, via le M23.
«Je sais que c’est à la mode maintenant …. [mais] non, nous n’avons pas besoin d’utiliser des mercenaires», a déclaré le Président congolais.
La RDC compte s’appuyer sur sa propre armée
« Mon pays va s’appuyer sur sa propre armée pour combattre les milices, et je ne sais même pas où trouver ces mercenaires », a-t-il fait savoir.
La société de sécurité privée Wagner a, rappelle-t-on, fourni des mercenaires pour combattre dans de nombreux pays, notamment au Mali, en Libye, en République centrafricaine (RCA) et en Ukraine.
Les commentaires du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi devant le tabloïd londonien interviennent dans le contexte de l’offensive puis de l’occupation de la cité de Bunagana, dans la province du Nord-Kivu, par le M23, soutenu par le Rwanda, rappelle-t-on.
Cette milice, qui avait été défaite il y a une décennie, a repris les combats en novembre dernier après l’échec d’un accord de paix en 2013, et a mené une offensive dans l’Est de la RDC, causant des morts et des déplacements massifs de populations.
Le Président Félix Tshisekedi a également répondu à une question, autour d’une récente visite à Moscou, du ministre de la Défense nationale, Gilbert Kabanda, qui a suscité des suspicions concernant un éventuel déploiement des forces du groupe Wagner.
« Il est normal de garder le dialogue ouvert avec la Russie, à l’instar du Président français, Emmanuel Macron, qui a maintenu le contact avec le russe Poutine après l’invasion de l’Ukraine par Moscou », a dit Félix Tshisekedi.
«Nous sommes un pays indépendant, respectueux des conventions internationales et, croyez-moi, nous n’avons pas de [mercenaires russes]. Nous n’allons pas utiliser une milice pour soutenir nos actions», a-t-il poursuivi.
Le Président congolais a exprimé, enfin, sa volonté de s’appuyer sur les « partenaires traditionnels habituels » du pays, dont la Belgique, ancienne puissance coloniale, «pour former, renforcer les capacités de l’armée nationale (FARDC) et ses capacités». ACP/KHM/ODM/TKM