Kinshasa, 27 février 2025(ACP).- Le Chef de l’Etat congolais a condamné le massacre perpétré par des soldats rwandais et leurs supplétifs du M23, lors d’un meeting forcé, jeudi à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de la Présidence congolaise.
« Le Président Félix Tshisekedi a appris avec peine la mort de plusieurs compatriotes suite à une explosion qui a eu lieu lors d’un meeting forcé, ce jeudi à la place de l’Indépendance à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu. Le Président Tshisekedi condamne fermement cet acte terroriste odieux qui a été perpétré par une armée étrangère présente illégalement sur le sol congolais », a écrit la Présidence sur son compte X.
« Le Chef de l’État exprime sa solidarité avec les victimes, il présente ses sincères condoléances aux familles éplorées et leur exprime toute sa compassion », a ajouté la source.Onze (11) morts et 65 blessés est le bilan encore provisoire de deux explosions, jeudi, à la place de l’Indépendance de Bukavu, lors du meeting des terroristes du M23, soutenus par le Rwanda, selon plusieurs sources au sein de l’hôpital général de référence dans cette ville, jointes au téléphone par l’ACP.L’armée rwandaise et ses supplétifs de l’AFC-M23, opèrent des exactions continues des populations depuis l’occupation des villes de Goma et Bukavu.
Plusieurs personnes ont été tuées dans la nuit du mardi à mercredi à Goma, dans le Nord-Kivu, par les militaires rwandais et leurs supplétifs du M23, selon plusieurs témoins interrogés par l’ACP à partir de Kinshasa. Ces militaires rwandais ont fait leur incursion dans un «Nganda » (Bar) qu’on appelle « Don Bosco » et ont brûlé plus de 200 personnes, y compris le gérant sous prétexte qu’ils seraient des « voleurs », d’après un activiste de la société civile locale.A cela s’ajoute l’exécution sommaire d’enfants, il y a une semaine à Bukavu et le carnage opéré à Goma faisant état de près de 7.000 morts le jour de l’invasion ainsi que l’assassinat de certains acteurs renommés, à l’instar du musicien révolutionnaire congolais Delcat Idengo, froidement abattu au quartier Katoyi, commune de Karisimbi.
Pas de négociation avec un mouvement criminel
Le Chef de l’Etat congolais et son Gouvernement, gardent une position ferme, de ne jamais engager de négociation avec « l’AFC-M23 », vu qu’il constitue, notamment un mouvement terroriste, responsable des graves crimes sur le sol congolais, d’après la Présidence congolaise.
« En tant qu’Etat souverain, la RDC ne peut négocier avec ce mouvement, car il n’a aucune légitimité et est une coquille vide, instrument du Rwanda », a estimé le Président Tshisekedi cité par la source. « Le M23 veut négocier pour défendre les intérêts du Rwanda et non ceux de la RDC. En tant que groupe armé, il doit se référer au processus de Luanda », avait déclaré le Président Tshisekedi lors d’une causerie samedi avec sa famille politique, à la Cité de l’Union africaine(UA), à Kinshasa.
Il avait à l’occasion appelé les forces vives congolaises à la vigilance face aux tactiques de l’ennemi qui tient à diviser les Congolais pour réussir son projet de balkanisation du Congo. « Nous appartenons à une seule et unique Nation: la RDC. Nous devons surpasser nos egos, nos élans tribaux et unir parce que l’ennemi veut nous diviser. Il joue sur cette corde sensible pour ne pas avoir en face de lui, des Congolais debout et déterminés », avait-il insisté. ACP/C.L.