Kinshasa, 16 mai 2025 (ACP).- La feuille de route du mandat de la République démocratique du Congo comme membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, pour la période 2026-2027, a été présentée jeudi lors d’une cérémonie solennelle au siège de l’ONU à New-York, selon un communiqué parvenu vendredi à l’ACP.
«Mon pays porte, dans son nom même, cette noble ambition. Ko-ngo, en langue ancestrale, signifie : Aller vers le Léopard, symbole de vigilance, de dignité et de puissance maîtrisée», a dit Antoine Ghonda, ambassadeur itinérant du Chef de l’Etat congolais.
Il a révélé, au cours de cette présentation, les piliers sur lesquels son pays repose son mandat, basés sur les valeurs que charrie la dénomination même de son pays, à savoir: l’Excellence.
«Ainsi, Ko-ngo signifie, en d’autres mots, aller vers l’Excellence», a renchéri M. Ghonda.
L’ambassadeur itinérant a fait comprendre à l’assistance que, «c’est cette même excellence que nous voulons mettre au service, notamment, dans le nouvel agenda pour la paix, dans la réforme du système de sécurité collective, dans la gestion durable des ressources naturelles et dans la transition climatique».
Pour lui, cet engagement pour l’excellence est aussi basé sur la conscience qu’a la RDC de sa responsabilité régionale et mondiale, non seulement de par sa position stratégique au cœur du continent africain, mais aussi par sa longue expérience de prévention, de gestion et de résolution des conflits, et par l’impressionnante biodiversité et les ressources minières critiques que regorge son territoire.
Aussi, a ajouté Antoine Ghonda, cela traduit également la détermination du Président Félix Tshisekedi qui, depuis son avènement en 2019, est résolument tourné vers la revalorisation de la diplomatie congolaise afin de permettre à la RDC de retrouver sa place dans le concert des nations.
Le mandat de membre non permanent du Conseil de Sécurité, une «triple opportunité» pour la RDC
Par ailleurs, l’ambassadeur itinérant du Chef de l’Etat a fait savoir que le mandat de membre non permanent du Conseil de sécurité que brigue la RDC, est une «triple opportunité», notamment pour apporter son expérience à la défense et à la promotion de la paix mondiale en affrontant les défis sécuritaires qui menacent l’humanité, en particulier ceux de l’Est de la RDC.
«Ensuite, pour influencer les décisions internationales sur des questions cruciales liées au développement durable, au changement climatique et aux droits humains, et enfin, pour contribuer, à travers nos atouts stratégiques et notre vision insufflée par le Chef de l’Etat, à la promotion de solutions inclusives et durables face aux défis mondiaux», a expliqué Antoine Ghonda.
Il a également rappelé que c’est «forte de son expérience et de son potentiel naturel que vous connaissez tous, que la République démocratique du Congo se positionne en pays solution face aux défis contemporains dans ce domaine».
L’ambassadeur itinérant du Chef de l’Etat a réaffirmé l’engagement de son pays à incarner, à travers le mandat qu’il brigue, la responsabilité collective qui incombe à l’humanité de travailler au relèvement de ses différents défis.
Il a emprunté, pour une meilleure compréhension, cette sagesse de Kofi Annan, ancien Secrétaire général des Nations Unies : « La sécurité individuelle, la liberté et la dignité ne peuvent être préservées que si les responsabilités sont partagées, et les solutions collectives».
L’agenda de la RDC déclinée en sept piliers
Dans une brève vidéo projetée, au cours de cette cérémonie, la ministre d’Etat aux Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a présenté l’agenda de la République démocratique du Congo au Conseil de sécurité.
Cet agenda se décline en sept piliers, tels que: une gouvernance éthique et durable des ressources naturelles, la mise en œuvre efficace des programmes de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) dans les sociétés post-conflit, des droits de l’homme et la démocratie consolidée au service de la paix et autres.
Cette cérémonie a connu la participation d’une centaine de diplomates et de hautes personnalités du macrocosme diplomatique mondial basé à New-York. Elle a aussi connu la présence d’une brochette de la diaspora congolaise des Etats-Unis d’Amérique ainsi que les délégations venues de Kinshasa pour l’événement.
La RDC a déjà siégé comme membre non permanent du Conseil de sécurité à deux reprises, soit en 82-83 puis en 91-92. Aussi, elle a assuré la présidence tournante du Conseil de Sécurité pendant un mois au cours du deuxième mandat, présidence qui a été marquée par la guerre du Golfe.
Cette candidature pourrait offrir à la RDC l’opportunité de siéger pour la troisième fois comme membre non permanent. L’élection de nouveaux membres non permanents (deux sièges à pourvoir) est prévue le 3 juin prochain.
La RDC a annoncé officiellement sa candidature en date du 17 décembre 2024 à Kinshasa. Cette candidature avait été précédemment adoptée à l’unanimité par les ministres de la région d’Afrique Centrale puis de la conférence ministérielle de l’Union africaine et les 55 chefs d’Etat africains. ACP/ODM