Kinshasa, 02 décembre 2021 (ACP).- Le député national Gary Sakata Tawaba a plaidé pour l’adoption au Parlement d’une proposition de loi contre le tribalisme, le racisme et la xénophobie en RDC, dans le cadre des mesures à caractère juridique et extrajudiciaire en vue de prévenir une guerre des tribus, une guerre économique et des régions dans la perspective des prochaines élections de 2023.
Il l’a dit au cours d’une conférence de presse à Léon Hôtel à Kinshasa, suggérant la création d’une institution de surveillance sur le tribalisme pour assurer un rôle pédagogique, ainsi qu’une évaluation périodique des actes, notamment de xénophobie par exemple par le barreau.
Gary Sakata Tawaba, auteur de ladite proposition de loi, considère l’Exécutif comme un des acteurs du tribalisme, du racisme et de la xénophobie.
Sa proposition de loi prévoit plusieurs infractions interdisant entre autres la systématisation de ces fléaux. Elle met également un accent particulier sur des infractions à l’égard des politiciens et des membres de la presse.
Pour lui, la Constitution de la RDC qui interdit le tribalisme et le régionalisme ne va pas loin dans les détails sur le rôle du législateur congolais. La Constitution pose des principes d’interdiction de ces fléaux, édicte les normes générales.
La proposition de loi contre le tribalisme, le racisme et la xénophobie en RDC a été déposée au bureau de l’Assemblée nationale depuis le 16 septembre 2020.
Jean-Pierre Ilboudo et Abdoul Aziz Tschoye, respectivement représentant-pays de l’UNESCO et directeur du Bureau conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’homme en RDC, ont été présents à cette conférence de presse.
Les deux agences des Nations unies soutiennent cette proposition de loi.
Appui du directeur de BCNUDH
« la RDC, à l’instar de nombreux pays africains, est confronté à des crises multiformes liées entre autres à la compétition politique, à l’exploitation des ressources naturelles, à l’accès aux terres et à l’insécurité entraînant des problèmes de cohabitation entre citoyens », a indiqué le directeur du Bureau conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’homme (BCNUDH) en RDC, Abdoul Aziz Tschoye, ajoutant que l’appartenance ethnique et communautaire reste la principale ligne de fracture dans beaucoup de pays africains.
L’incitation à la haine, à la violence et à l’hostilité, a-t-il ajouté, se répand et prospère petit à petit, avant de saluer les mesures prises par les autorités nationales visant à lutter contre les discours de haine.
« La proposition de loi portée par le député Sakata apparaît comme une avancée vers la bonne direction », a-t-il dit.
Dans le cadre de l’appui au plaidoyer mené par le député Sakata, le BCNUDH s’est engagé à l’accompagnement technique et financier de la campagne de sensibilisation que l’initiateur de la proposition de loi a entreprise.
Le BCNUDH a fait plusieurs recommandations adressées au Parlement notamment de s’assurer que toute future loi sur les discours et messages incitatifs à la haine et la violence soit conforme aux normes et standards de droit international.
Les normes internationales des droits de l’homme relatives à l’interdiction de l’incitation à la haine nationale, raciale ou religieuse ont encore besoin d’être intégrées dans les législations et les politiques nationales dans des nombreuses régions du monde, rappelle-t-on. ACP/Lys