Kinshasa, 09 décembre 2020 (ACP)- Le Haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a finalisé une distribution d’aide en espèces au profit de plus de 43.000 personnes déplacées, retournées et membres des familles d’accueil dans les territoires de Demba dans la province du Kasaï central et de Mweka dans la province du Kasaï, indique cette agence onusienne dans un communiqué reçu, mardi à l’ACP.
Outre l’aide en espèces, indique la source, des équipes du HCR ont distribué non vivres composés des bâches en plastique, des couvertures, du savon et des kits d’ustensiles de cuisine à plus de 10.000 personnes.
La distribution de l’aide aux déplacées, retournés et les membres des communautés d’accueil, a expliqué le communiqué de presse, remonte au mois d’aout 2020 lorsque ces personnes, évaluées à environ 32.000, avaient fui les violences à la suite d’un conflit intercommunautaire dans la localité de Bakwakenge, au Kasaï Central.
Selon la source, des équipes avaient été déployées sur le terrain, depuis aout 2020, afin d’enregistrer et répondre aux besoins les plus urgents des personnes déplacées, des retournés, ainsi que des membres des communautés d’accueil.
« La plupart des déplacés ont fui pour sauver leur vie, laissant derrière eux leurs maisons et leurs biens. Il était important de réagir rapidement en leur venant en aide et aussi aux communautés d’accueil qui, malgré leur capacité souvent limitée et l’extrême pauvreté, ont accueilli les personnes déplacées internes les bras ouverts », a expliqué M. Ali Mahamat, chef de la sous-délégation du HCR à Kananga, au Kasaï Central.
Le HCR a continué ses interventions en espèces afin que les déplacées, les retournés, et les membres des communautés d’accueil puissent répondre à leurs besoins. Cette assistance les rendent moins susceptibles d’avoir recours à des stratégies risquées, comme la prostitution ou le travail des enfants et profite aussi à l’économie locale comme le témoigne une des bénéficiaires, indique la source.
« Avec cet argent, je vais pouvoir racheter des habits pour mes enfants et moi, car je n’ai rien pu ramener lors de ma fuite. Je vais également acheter des feuilles de palmier pour construire ma toiture, car mon abri n’a pas encore de toit », explique Aziza, une mère déplacée de 35 ans.
Par ailleurs, note la source, des mouvements de retour progressifs vers leurs zones d’origines sont observés grâce à l’amélioration du contexte sécuritaire et de l’appel des autorités locales à la paix. Cependant, une fois de retour chez eux, les retournés sont confrontés à plusieurs obstacles, comme l’occupation de leurs propriétés lors de leur exil ou le manque d’infrastructures d’éducation et de santé.
Par ailleurs, le HCR condamne fermement une attaque contre son personnel et ses partenaires, dimanche 6 décembre dernier dans la cité de Benak Leka, à 150 km au Nord de Kananga. Des hommes ont violement interrompu la distribution d’aide en espèces qui a dû être reportée jusqu’à nouvel ordre, empêchant 300 familles vulnérables de recevoir l’assistance dont elles ont désespérément besoin.
« Nous remercions les autorités locales pour avoir pu protéger et évacuer nos équipes en toute sécurité du lieu de l’incident », a salué M. Ali Mahamat.
La sécurité des employés humanitaires est primordiale pour venir en aide aux populations civiles. Le HCR va réévaluer la situation pour pouvoir assister ces personnes dans le besoin, signale-t-on. ACP/Kayu/KJI/CKM