« Plus jamais ça, plus jamais seul » (Par Pitshou Mulumba, Envoyé spécial à Kisangani)

« Plus jamais ça, plus jamais seul », c’est le message fort que la République démocratique du Congo adresse à la communauté internationale à travers Genocost, la commémoration des victimes des guerres d’agression à des fins économiques.

Pour porter haut cette voix de dénonciation tant à l’interne qu’à l’international, la capitale du pays s’est déplacée jusqu’à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, dans le nord-est de la République démocratique du Congo. Cette ville martyre dont les habitants ont enduré du 5 au 10 juin 2000 (pendant 6 jours) les affres des affrontements entre les armées rwandaises et ougandaises. De ville martyre, Kisangani se transforme en ville d’espoir. Sur place, la Première ministre, Cheffe du gouvernement, Judith Suminwa, est arrivée jeudi. Son arrivée marque sa participation en tant que représentante du chef de l’État, empêché, à la commémoration des victimes des guerres d’agression (Genocost), prévue ce vendredi 2 août à la mairie de Kisangani.

À son arrivée, elle a été accueillie par l’équipe gouvernementale déjà présente dans la ville, dirigée par le vice-Premier ministre en charge de l’intérieur, de la sécurité, de la décentralisation et des affaires coutumières, Jacquemain Shabani. Son long cortège a parcouru le trajet d’une dizaine de kilomètres de l’aéroport au centre-ville sous une décoration d’affiches et de banderoles en préparation de cet événement mémorable.

Depuis la mairie de Kisangani, le ministre de la Communication et des Médias, Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, aux côtés de la ministre des Droits Humains, Chantal Chambu Mwavita, et du Directeur général a.i. du Fonds national de la réparation des victimes (Fonarev), Kevin Mokili, a tenu un briefing spécial en direct sur la télévision nationale (RTNC). Au cours de ce rendez-vous, la ministre des Droits Humains a souligné le contexte et le cadre de la célébration du 2 août, commémoration des victimes des guerres d’agression. « Nous devons sensibiliser et mobiliser tant au niveau interne qu’international pour rallier d’autres à notre cause. Allons de l’avant, criant partout pour mettre fin au génocide lié aux guerres économiques dans notre pays », a-t-elle déclaré.

Invité à éclairer sur l’accueil dans la ville, le gouverneur de la province de la Tshopo, Paulin Lendongolia, a souligné qu’à travers la commémoration des victimes des guerres d’agression, notamment de la guerre impliquant les armées rwandaises et ougandaises dans la ville de Kisangani, l’histoire doit rester gravée dans l’esprit des Congolais, « nos enfants ». « Kisangani est une ville martyre, aujourd’hui devenue une ville d’espoir », a-t-il déclaré, en soulignant la mobilisation de toute la ville, illustrée par l’accueil réservé à la Première ministre depuis l’aéroport international de Kisangani jusqu’au centre-ville.

Pour rappel, il est prévu ce vendredi à Kisangani un recueillement au cimetière de la guerre des 6 jours. Ensuite, une cérémonie officielle à la mairie de Kisangani, suivie de témoignages des victimes, a été précisée par le Directeur général a.i. du Fonds national pour la réparation des victimes (Fonarev). ACP/

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