Kinshasa, 09 juin 2025 (ACP).- Le respect des droits humains au sein de la Police nationale congolaise (PNC) demeure un défi à relever en République démocratique du Congo, selon un rapport d’une mission de contrôle menée dans plusieurs communes de Kinshasa, a-t-on appris lundi de source policière.
« L’état des lieux renseigne de violations récurrentes : arrestations arbitraires, dépassements des délais légaux de garde à vue, détentions pour faits civils non codifiés et conditions de détention jugées inhumaines. Certains cachots reçoivent jusqu’à trois fois leur capacité normale, hommes et femmes sont parfois détenus ensemble, et des mineurs sont enfermés avec des adultes », a déploré le commissaire supérieur Jean-Claude Tshibuyanga, Directeur de la direction d’investigation de l’Inspection générale de la police (IGPNC) qui a mené cette mission.
« Au regard de ce que nous venons de faire sur terrain d’abord dans la ville de Kinshasa puis des rapports qui nous parviennent des provinces, en tout cas, pour le moment, l’État des lieux des droits de l’homme est à déplorer. Les officiers de police judiciaire (OPJ) arrêtent les gens pour les faits bénins, des faits civils ; ils arrêtent pour des infractions qui ne sont même pas dans les codes pénales. Donc l’État des lieux est vraiment à déplorer pour le moment », a-t-il insisté.
Le commissaire supérieur Jean-Claude Tshibuyanga a précisé que les constats faits concernent notamment les commissariats des communes de Kitambo, Bandalungwa et le quartier Pompage, dans la commune de Ngaliema.
Face à ce constat, il a indiqué que des mesures disciplinaires ont été prises, dont la convocation d’OPJ fautifs et la libération immédiate de certains détenus.
« Nous, en tant qu’Inspection générale de la police, dans nos missions qui consistent à veiller aux strictes applications des lois et règlements de la RDC par les personnels de la police, nous faisons d’abord la sensibilisation auprès des membres de la police. On les sensibilise sur la déontologie pour qu’ils puissent cesser de faire l’arbitraire parce que notre pays, comme vous le savez, est membre du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Nous devons d’abord faire respecter en interne les prescrits des droits de l’homme », a souligné le Directeur de la direction d’investigation de l’IGPNC.
En tant que structure de contrôle au sein de la police, le Directeur de la direction d’investigation de l’IGPNC a fait savoir que des actions efficaces de lutte contre les mauvaises pratiques sont en train d’être menées afin de renforcer les initiatives de sensibilisation et de contrôle interne. Ceci, a-t-il dit, permettra de travailler dans le respect des droits de l’homme.
« Que ce soit lors des interpellations, des arrestations, que ce soit lors des opérations de maintien de l’ordre, de la gestion des foules, nous avons besoin que le respect des droits de l’homme soit de mise. Voilà ce qui va nous rendre plus grands », a-t-il martelé.
La PNC est régie par la Constitution, la loi organique et des instruments internationaux. Elle a pour mission de protéger la population et d’assurer la sécurité de leurs biens.
ACP/C.L.