Pollution de 5 rivières de la RDC : Pr. François Bokona propose une solution  juridique concertée entre les Etats du Bassin du Congo

Kinshasa, 18 août 2021 (ACP).- Le président de l’ « Académie des sciences sur le Bassin du Congo » et professeur à la faculté de Droit de l’université de Kinshasa(UNIKIN), François Bokona Wiipa,  a proposé, lundi, à Kinshasa, une solution juridique concertée entre tous les États membres du Bassin du Congo, afin de prévenir des catastrophes telles que la pollution  de 5 rivières de la RDC causée à partir d’une exploitation industrielle en Angola. « Étant donné que les ressources en eau d’un bassin hydrographique  constituent une unité physique en ce qu’elles sont interdépendantes, ignorant les frontières entre États, il est indiqué que les États riverains du Bassin et donc en situation d’hydro-solidarité, définissent un régime juridique commun applicable sur l’ensemble du territoire du Bassin », s’est-il confié à la presse.

Ce chercheur, également juge à la Cour constitutionnelle, a exhorté les États du Bassin du Congo qui aspirent à l’industrialisation, prélude à tout développement économique, juridiquement contraignant et universel, c’est-à-dire applicable aussi bien à la totalité des ressources hydriques de l’ensemble du bassin qu’à leur support terrestre, à s’inscrire dans cette optique.

Il a, cependant, déploré qu’aujourd’hui les ressources aqueuses du bassin du Congo soient  caractérisées par une fragmentation normative et une compartimentation institutionnelle.

« Malheureusement, ce n’est pas encore le cas aujourd’hui pour les ressources aqueuses du bassin du Congo, caractérisées par une fragmentation normative (chaque Etat ayant son corps de règles) et une compartimentation institutionnelle, avec trois organismes (CICOS, ALT et ABAKIR) pour un même bassin », a-t-il dit.

Plusieurs rivières congolaises, dont les rivières Fimi, Kwilu, Kasai, Tshikapa, rappelle-t-on,  sont touchées par une  pollution consécutive à l’activité minière en Angola.

La mine angolaise de diamants de Catoca, la 4ème  plus grande au monde, serait à la base de cette situation avec des coulées rouges s’échappant depuis le 20 juillet, d’après un rapport de Visio Terra se basant sur l’imagerie satellitaire.

Les images satellitaires publiées par Visio Terra montrent, en effet, des coulées enregistrées jusqu’au 9 août, entrainant d’énormes dégâts sur la vie des concitoyens et sur l’environnement, notamment  la destruction de la faune aquatique, l’interdiction de la pêche  et de consommation de ces eaux.

Toutefois, la vice-Premier ministre en charge de l’Environnement et développement durable, Eve Bazaiba, a déjà dépêché des experts sur terrain pour suivre l’évolution de cette catastrophe écologique et proposer des solutions idoines à l’autorité compétente.ACP/CL/KJI/GGK/LYS  

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