Porte-voix de l’Afrique au Conseil de sécurité,la RDC consolide son prestige national (Robert Ludweme)

Kinshasa, 5 juin 2025 (ACP).- Secret de polichinelle désormais, la République démocratique du Congo (RDC) a été élue le 3 juin comme membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Au-delà du fait que cette élection va permettre au pays de porter « la voix d’une Afrique actrice de son destin », comme l’a si bien dit le Chef de l’État Félix Tshisekedi lors de la clôture, le 30 mai à Kinshasa, de six mois de campagne pour la candidature de la RDC à ce poste, il y a le fait que cette victoire du pays de Lumumba vient consolider le prestige national dans un monde où les rapports de force classifient les Nations.

On avait assisté à une véritable veillée d’armes dans les milieux des patriotes congolais qui attendaient de pied ferme l’issue de cette élection de haute portée internationale.

Un prestige national, oui, parce que durant deux ans, soit de 2026 à 2027, la RDC aura la lourde responsabilité de défendre les intérêts vitaux à la fois de l’Afrique et du monde, en termes notamment de promotion de la paix, de l’unité, du développement et de la Justice.

Ce n’est pas Thérèse Kayikwamba, ministre congolaise en charge des Affaires étrangères, qui dira le contraire. Elle a déclaré peu après le sacre de la RDC à New-York que « c’est une victoire pour toute la RDC avec un score remarquable de 183 votes sur 187 votes admissibles. Une performance à la hauteur de notre travail remarquable ».

Elle avait raison de s’exprimer ainsi, d’autant plus que le pays de Tshisekedi avait dû, au préalable, batailler ferme pour convaincre ses pairs africains au niveau de l’Union africaine, avant d’envisager un vote aux Nations Unies. Donc, ce n’était pas gagné d’avance.

Il a fallu un travail de titan sur le plan diplomatique, pour se faire accepter par des pays africains qui ont porté haut la candidature de la RDC qui a un défi sécuritaire à faire valoir auprès des instances internationales, face à l’agression dont elle est victime dans sa partie Est de la part du Rwanda, un pays voisin appelé pourtant à entretenir un climat de paix et de bon voisinage dans la durée.

Prestige national, parce que cette élection servira de vitrine à la RDC pour vendre son image et son engagement à demeurer un pays solution dans plusieurs secteurs vitaux du globe, notamment celui de l’Environnement, au regard de son immense écosystème riche et varié.

Au regard de cette réalité, il est de bon aloi que l’engagement du gouvernement de la Première ministre Judith Suminwa à œuvrer pour la promotion du droit international et les aspirations « légitimes » des peuples durant le mandat de la RDC comme membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, recueille un accompagnement de l’ensemble du pays.

Sur la planète terre, il y a toujours eu des évènements fédérateurs qui cimentent l’unité nationale au sein des États, sans considération politique aucune, car une nation n’a pas de sexe. Elle symbolise dans l’abstrait un pouvoir permanent invisible, exercé à des époques successives par différents dirigeants sur un espace reconnu comme tel sur l’échiquier international.

Donc, la couleur nationale d’un État ne se négocie pas. Elle se préserve et se bonifie à travers des succès à remporter ou des victoires à gagner.

Nous en voudrions pour preuve le Combat Ali contre Foreman, ou encore la présence de la RDC, alors République du Zaïre, à la coupe du monde 1974 en Allemagne, qui ont largement vendu l’image du pays à travers les médias du monde.

Un peuple qui reste uni autour de ses idéaux, de ses ambitions légitimes, est semblable à un fil à trois cordes qui ne se rompt pas facilement devant les appétits gloutons des ennemis.

Le peuple congolais doit aspirer à cette culture de grandeur en prenant de la hauteur face aux événements qui peuvent faire redouter l’adversaire.

Pour inculquer cet esprit dans le fort intérieur du congolais, feu le Maréchal Mobutu, qui a dirigé ce pays de 1965 à mai 1997, avait insufflé un slogan : « Zaïrois vimbisa tolo » (Zaïrois, bombez vos torses partout où vous vous trouvez).

Un retour à la dimension de sa diplomatie

La RDC a déjà siégé à deux reprises au Conseil de sécurité des Nations Unies, de 1982 à 1983 et de 1990 à 1991. Lors de son dernier mandat, le pays de Kimpa Vita (Héroïne du Royaume Kongo qui tint tête aux occupants portugais), avait présidé le Conseil. Il joua même un rôle clé dans la condamnation de l’agression de l’Irak contre le Koweït lors de la crise du Golfe, de triste mémoire.

Le voir revenir 33 ans après dans la Cour des grands n’est pas un fait du hasard. C’est plutôt un travail de fourmi, à travers une diplomatie agressive, que le pays mène depuis un certain temps sous le leadership du Président Félix Tshisekedi.

C’est donc un véritable renouveau de la diplomatie congolaise qui a scellé son retour sur la scène internationale.

« Pour la troisième fois dans son histoire, la RDC vient d’être élue membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies. Une élection qui marque la vigueur de la diplomatie congolaise sous la vision du Président de la République et implémentée par le gouvernement », avait réagi pour sa part Eve Bazaiba, ministre d’État en charge de l’Environnement.

ACP/

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