Kinshasa, 24 avril 2025 (ACP).- Le gouvernement de la République démocratique du Congo et l’Alliance Fleuve Congo-M23 ont été exhortés jeudi, lors d’un entretien, à éviter les « mixages et brassages » des militaires dans l’armée nationale au cours de leurs pourparlers à Doha au Qatar.
« Nous demandons aux parties concernées, le représentant du gouvernement et le représentant de l’Alliance fleuve Congo /Mouvement du 23 mars, de respecter l’expression du souverain primaire à travers la résolution de l’Assemblée nationale du 8 novembre 2022, interdisant au gouvernement les mixages et les brassages des groupes armés dans les forces armées de la République démocratique du Congo afin de protéger la souveraineté congolaise », a déclaré Jean Kamba Kabula, président national de l’Union nationale des cadres universitaires congolais pour le développement (UNCUCD).
« Cette résolution de l’assemblée nationale est l’expression de la volonté du souverain primaire par ses représentants. Elle a été coulée en termes de loi, et doit être respectée », a-t-il ajouté.
Le 17 avril dernier, l’UNCUCD, qui regroupe des cadres universitaires congolais dont des enseignants d’universités, a adressé une correspondance au Chef de l’Etat Félix Tshisekedi l’invitant s’impliquer dans « l’appropriation nationale sur l’évolution du processus des pourparlers de Doha ».
« En votre qualité de Chef de l’Etat et premier citoyen de République, (nous) venons auprès de votre Autorité suprême solliciter votre implication l’appropriation nationale sur l’évolution du processus précité », a-t-on lu.
Par « appropriation nationale », l’UNCUCD entend le fait pour la population d’être tenue informée de l’évolution du processus des pourparlers entre le gouvernement de la République et le mouvement rebelle AFC-M23, qui se tiennent à Doha au Qatar.
« Nous demandons également aux ampliateurs de la présente (correspondance), au titre de droit d’information à la population consacré par la Constitution de la République, d’informer la population sur l’évolution du processus des pourparlers de Doha, conformément à l’exercice de son pouvoir dévolu par la loi fondamentale », a indiqué la source.
Enfin, les cadres universitaires membres de l’UNCUCD ont dénoncé le fait que sous le régime Kabila, alors que le M23 et les autres groupes armés commettaient les mêmes forfaits auprès des populations de l’est de la RDC, les tractations entre le gouvernement et ces groupes étaient des « sujets tabous », qui se sont révélés être préjudiciables à la population congolaise.
« Depuis les années 2009 et 2013, sous l’ancien régime, les récits des pourparlers entre le gouvernement et les mêmes rebelles M23 furent des (sujets) top secret et tabous à cacher au peuple congolais, mais dévoilés après que ce dernier ait subi des atrocités et des tueries par lesdits rebelles », ont-ils indiqué.
Et de conclure : « cette pratique susmentionnée ne peut pas faire l’objet de répétition à ce jour par l’actuel gouvernement au détriment de la population ».
ACP/C.L.