Présidentielle  égyptienne: Al-Sissi assuré d’emporter un troisième mandat

Kinshasa, 10 décembre  2023(ACP).-   Le Président  égyptien sortant , Abdel Fattah al-Sissi  est assuré  d’emporter  un troisième mandat, à  l’issue  de l’élection  présidentielle  qui se déroule  dimanche, lundi  et mardi  sur  toute l’étendue  du pays,  a-t-on appris dimanche de source diplomatique.

« Quelques 67 millions d’électeurs sont appelés aux urnes dimanche, lundi et mardi pour élire leur président parmi lesquels, le président sortant, Abdel Fattah al-Sissi qui part favori, Farid Zahran, Abdel-Sanad  Yamama et Hazem Omar », a précisé  la source. 

« Les électeurs résidant à l’étranger ont commencé à déposer, vendredi 1er décembre, leur bulletin dans les bureaux de vote installés dans les ambassades.  Le reste de la population égyptienne se rendra aux urnes, en Egypte, entre les 10 et 12 décembre. Les résultats définitifs seront annoncés le 18 décembre« , a ajouté la source.

Hormis le président sortant, trois candidats globalement inconnus du grand public sont en lice : Farid Zahran, à la tête du Parti égyptien démocratique et social (gauche), Abdel-Sanad Yamama, du Wafd, parti centenaire mais désormais marginal, et Hazem Omar, du Parti populaire républicain.

Malgré les difficultés de l’Egypte, aucune opposition sérieuse ne semble pouvoir exister sous le règne d’Abdel Fattah al-Sissi, cinquième président issu des rangs de l’armée depuis 1962, qui dirige le pays d’une main de fer.

Des milliers d’opposants ont été emprisonnés, et si le comité des grâces présidentielles en a libéré un millier en un an, « trois fois plus de personnes » ont été arrêtées au cours de la même période, selon des ONG.

Niveau de participation

Aux présidentielles de 2014 et 2018, l’ex-maréchal Sissi, arrivé au pouvoir en 2013 en renversant l’islamiste Mohamed Morsi, l’avait emporté avec plus de 96% des suffrages. Il a depuis allongé la durée du mandat présidentiel de quatre à six ans et fait modifier la Constitution pour repousser la limite de deux à trois mandats présidentiels consécutifs.

Dans ce contexte, les regards se tourneront vers la participation. A la dernière présidentielle, elle avait atteint 41,5%, soit six points de moins qu’au scrutin précédent. Nombre d’Egyptiens qui soutiennent Sissi estiment qu’il est l’artisan du retour au calme dans le pays après le chaos ayant suivi la « révolution » de 2011 et la chute de Hosni Moubarak après 30 ans de règne.

Dès le début de son premier mandat en 2014, il avait promis de ramener la stabilité, y compris économique. Un ambitieux mais douloureux programme de réformes, avec de dévaluations et diminution des subventions d’Etat, a été entrepris depuis 2016.

 Des mesures qui ont entraîné une flambée des prix, nourri le mécontentement de la population et vu sa base populaire et même ses soutiens étrangers s’étioler au fil des années.

 La campagne  dans l’ombre  de la guerre  Israël et Hamas

La campagne présidentielle s’est déroulée en novembre dans l’ombre de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, qui accapare l’attention des médias et de l’opinion publique.

Le déroulé de la campagne a été marqué par l’éclatement de la guerre entre Israël et le Hamas, aux portes du pays.

Affairé sur le front diplomatique pour tenter de jouer un rôle dans l’apaisement du conflit à Gaza, le président égyptien n’a participé à aucun débat ou meeting de campagne. L’unique enjeu pour le régime semble consister à bien gérer la crise et à obtenir un plébiscite.

Le président sortant, Abdel Fattah Al-Sissi, se dirige sans surprise vers sa réélection pour un troisième mandat. L’ancien chef du renseignement militaire, puis ministre de la défense, était arrivé au pouvoir en 2014, à la suite d’un coup d’Etat destituant, un an plus tôt, le président démocratiquement élu, Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans.

En 2019, le maréchal Al-Sissi avait fait adopter une réforme constitutionnelle lui permettant de briguer un troisième mandat allongé de quatre à six ans.

ACP/KHM

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