Kinshasa, 31 Mars 2024 (ACP).- Le Parlement somalien a approuvé à l’unanimité, l’instauration du suffrage universel direct et le passage à un régime présidentiel, qui avait disparu depuis la prise du pouvoir de Siad Barré en 1969, a appris l’ACP dimanche des medias internationaux.
«La Somalie a apporté d’importantes modifications à sa constitution. Le Parlement approuve à l’unanimité, l’instauration du suffrage universel direct et le passage à un régime présidentiel », a rapporté la source.
« Ce changement est une concrétisation de l’une des promesses du président Hassan Cheikh Mohamoud, qui avait annoncé, en mars 2023, que les prochaines élections nationales et régionales se tiendraient selon le principe, une personne, une voix », a précisé la source.
Ces amendements, en cours d’examen depuis près de dix ans, visent à régler les luttes de pouvoir entre les présidents et les premiers ministres, souvent alimentées par des ambiguïtés constitutionnelles.
L’élection présidentielle en Somalie suivait jusqu’à présent un complexe système indirect, dans lequel des délégués investis par des clans choisissent les législateurs qui, à leur tour, désignent le président.
Depuis son élection, le président Hassan Cheikh Mohamoud multiplie les initiatives pour tenter de sortir la Somalie de l’instabilité chronique dans laquelle elle vit depuis des décennies.
Une nouvelle Constitution adoptée selon un processus illégal (Mohamed Abdullahi Farmajajo)
Mais cette initiative du président somalien Hassan Cheikh Mohamoud ne fait pas l’unanimité. Son prédécesseur Mohamed Abdullahi Farmajajo a dénoncé une nouvelle Constitution adoptée selon un processus qu’il qualifie d’illégal, et qui viole selon lui les piliers qui étaient au cœur de la réconciliation nationale et du partage du pouvoir.
«C’est une nouvelle Constitution adoptée selon un processus que je qualifie d’illégal, et qui viole les piliers qui étaient au cœur de la réconciliation nationale et du partage du pouvoir », a déclaré Mohamed Abdullahi Farmajajo, ancien président de la république fédérale de Somalie.
Quant au poste de Premier ministre, il sera alors remplacé par un ticket présidentiel constitué d’un président et d’un vice-président lors de la présidentielle programmée en mai 2026.
Le suffrage universel direct n’était plus appliqué dans le pays depuis la prise de pouvoir par l’ancien dictateur Siad Barré il y a 55 ans.
Sa chute au début des années 90 n’avait pas arrangé les choses, le pays était tombé dans le chaos et était passé à un système électoral complexe basé sur un scrutin indirect, avec de grands électeurs représentant la multitude de clans et sous-clans qui composent la société somalienne.
Ce qui a accru l’instabilité et les luttes de pouvoir qui ont profité aux islamistes radicaux shebabs qui ensanglantent le pays depuis près de vingt ans, selon de nombreux observateurs. ACP/