Kinshasa, 17 juin 2023 (ACP).- L’instruction de la cause Auditeur général, ministère public, contre le prévenu Edouard Mwangachuchu et consorts de vendredi a été consacrée à l’audition simultanée des renseignants, sur la gestion de l’unité « Escadron police des mines » de la République démocratique du Congo (RDC), a constaté l’ACP.
Les commissaires divisionnaires Awa Shango, Nyembo Placide et Aba Van Ang, commissaires provinciaux de la Police nationale congolaise (PNC) au Nord-Kivu, ainsi que leurs adjoints, les commissaires supérieurs principaux Kasongo Ngoy Van, Nkumu Fidel et Boongo José, ont renseigné les juges sur les policiers de l’Unité « Escadron police des mines », sans unités ni numéros matricules, mentionnés dans les bulletins de service des gardes de la Société minière de Bisunzu (SMB) du prévenu Mwangachuchu, dans le territoire de Masisi.
Tous les renseignants ont affirmé ne pas connaître l’origine de ces éléments qui, pour le ministère public, provenaient du M23 et du CNDP. Cependant le commissaire divisionnaire Nyembo avait même demandé à l’Etat congolais de leur accorder les numéros matricules. Le commissaire divisionnaire Placide Nyembo, commissaire provincial de la Police nationale congolaise (PNC) au Nord-Kivu, de 2017 à 2019, a indiqué qu’au total 43 policiers devaient se relayer avec les 43 autres. Alors que pour le prévenu commissaire principal Robert Mushamalirwa, commandant de l’Escadron police des mines sur le terrain au moment des faits, il y avait un total de 86 policiers actifs sur le site de la société minière de Bisunzu. Pour le ministère public, il y a eu négligence dans le chef de tous les responsables qui se sont succédé à la tête de la PNC/Nord-Kivu, au vu de leurs déclarations contradictoires.
A cet effet, l’organe de la loi a demandé à la Haute cour militaire de poursuivre le commissaire divisionnaire Aba Van Ang, actuel commissaire provincial de la PNC au Nord-Kivu, pour avoir fourni des chiffres erronés sur les effectifs de l’Unité Escadron police des mines basée à Sake, alors que les informations sur cette unité font état de la défection d’une quarantaine de policiers qui ont rejoint le M23.Il a également demandé à la Haute cour militaire d’établir un procès-verbal constatant le mensonge du renseignant commissaire divisionnaire Aba Van Ang. La Haute cour militaire a promis d’étudier cette demande de l’Auditeur général, ministère public. Elle a enfin libéré les autres renseignants et demandé au commissaire divisionnaire Aba Van Ang ainsi que le commissaire supérieur principal Kasongo Ngoy Van de revenir à la prochaine audience. Cet élu de Masisi, dans le Nord-Kivu, est poursuivi pour haute trahison, atteinte à la sûreté de l’État et détention illégale d’armes et munitions de guerre. Des caches d’armes ont été découvertes dans ses résidences de Goma, Masisi et Kinshasa après les perquisitions par les services de renseignement. ACP/