Proche-Orient: cinq pays appellent leurs ressortissants à quitter le Liban

 Kinshasa, 04 aout 2024 (ACP).- Les États-Unis, la Suède, la Jordanie, la France et le Royaume-Uni ont appelé dimanche leurs ressortissants présents au Liban à quitter le pays de toute urgence, a appris l’ACP de source officielle française.
«Dans un contexte sécuritaire très volatile, nous appelons à nouveau l’attention des ressortissants français, en particulier ceux de passage, sur le fait que des vols commerciaux directs et avec escales vers la France sont encore disponibles, et nous les invitons à prendre leurs dispositions maintenant pour quitter le Liban dès que possible »a déclaré Stephan séjourné, ministre français des Affaires étrangères.    
«Il faut faire vite, car chaque jour qui passe rend plus imminente la riposte promise par l’Iran et ses alliés, le Hamas à Gaza, les Houthis au Yemen et le Hezbollah au Liban», a-t-il ajouté.
Depuis l’assassinat des leaders du Hamas et du Hezbollah mercredi 31 juillet, la promesse de riposte de l’Iran et de ses alliés sur Israël court toujours. La tension est à son comble dans la région. Les États-Unis ont renforcé leurs dispositifs militaires et plusieurs compagnies aériennes ont annulé leurs vols vers l’aéroport de Beyrouth.
Le Liban partage une frontière sous tensions avec Israël. Le Hezbollah a d’ailleurs revendiqué samedi soir le lancement d’une dizaine de roquettes dans cette zone. L’État hébreu en a intercepté la majorité et a frappé en retour le sud du pays, qui risquerait bien de devenir un épicentre du conflit si ce dernier venait à se régionaliser.
Dès samedi, Washington et Londres avaient recommandé à leurs propres ressortissants de partir. La Suède avait, elle, annoncé la fermeture de son ambassade à Beyrouth et appelé ses ressortissants à partir. Après avoir demandé dès fin juin à ses ressortissants de quitter le Liban, le Canada les a également appelés samedi à « éviter tout voyage en Israël ».
Il est estimé que plus de 23 000 Français vivent au Liban, dont 21 500 Français et ayant-droits inscrits sur les listes consulaires. À fin juillet, il y avait environ 10 000 Français de passage dans le pays.
Les ressortissants vont cependant devoir faire vite, plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leurs liaisons vers l’aéroport de Beyrouth, la capitale libanaise.
Air France et Transavia France ont notamment décidé, samedi, de prolonger la suspension de leurs vols vers Beyrouth jusqu’au 6 août inclus au moins, « en raison de la situation sécuritaire ». La compagnie allemande Lufthansa, elle, les suspend jusqu’au 12 août. Qatar Airways annonce l’annulation de ses vols de nuit vers Beyrouth jusqu’à lundi.
De potentielles voies de sortie sont donc déjà fermées. Résultat, les États-Unis ont demandé à leurs ressortissants de prendre « n’importe quel billet d’avion encore disponible ».
La menace d’une escalade militaire
La France, comme les États-Unis, redoute une escalade militaire entre l’Iran et ses alliés d’une part et Israël de l’autre, alors que la tension continue de monter dans la zone.
L’Iran, le groupe islamiste palestinien Hamas et son allié libanais Hezbollah ont accusé Israël de la mort mercredi à Téhéran du chef du mouvement islamiste palestinien, Ismaïl Haniyeh. L’assassinat du leader palestinien était intervenu quelques heures après une frappe revendiquée par Israël qui a tué le chef militaire du mouvement libanais, Fouad Chokr, mardi soir près de Beyrouth.
En face, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays était à un « niveau très élevé » de préparation pour n’importe quel scénario, « tant défensif qu’offensif ».
Entretemps, le cycle de violences quotidiennes se poursuit à la frontière israélo-libanaise. Le Hezbollah a annoncé la mort de deux de ses combattants dans des frappes israéliennes dans le sud du Liban.
Et samedi soir, le Hezbollah a affirmé avoir lancé des « dizaines » de roquettes sur le nord d’Israël, en « solidarité » avec les Palestiniens de Gaza et en riposte aux attaques israéliennes sur le sud du Liban.
L’armée israélienne poursuit son offensive
Près de dix mois après le début de la guerre à Gaza, l’armée israélienne y poursuit son offensive.
Selon la Défense civile, une frappe israélienne sur un complexe scolaire abritant des déplacés a fait dix morts à Gaza-ville, dans le nord du territoire palestinien assiégé, ravagé et menacé de famine, selon l’ONU.
L’armée a affirmé que le complexe servait de cachette au Hamas, organisation qui a pris en 2007 le pouvoir à Gaza et est considérée comme terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne.
En Israël, des milliers d’Israéliens ont manifesté à Tel-Aviv et dans d’autres villes pour appeler Benjamin Netanyahu à accepter un accord qui permettrait la libération des otages.
L’attaque du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël a entraîné la mort de 1 197 personnes, en majorité des civils. Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l’armée.
L’offensive israélienne à Gaza a fait jusqu’à présent 39 550 morts, d’après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne détaille pas le nombre de civils et de combattants morts.

ACP/

 

 

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