Programme de désarmement : les députés appelés à s’impliquer dans la sensibilisation (Élu provincial)

Bunia, 9 septembre 2023 (ACP).- Les députés nationaux et provinciaux de la République démocratique du Congo ont été appelés, samedi, à s’impliquer dans la sensibilisation des groupes armés pour une reddition massive vers le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et Stabilisation (P-DDRCS).

« Le P-DDRCS est un bon projet que j’ai accueilli avec joie. C’est la voie par excellence du retour d’une paix durable dans la province de l’Ituri […]. Je sais que l’Iturien ne peut pas songer à la paix s’il n’y a pas le désarmement. On ne peut pas parler de la paix sans désarmement ! D’abord le désarmement, et la réinsertion communautaire après », a déclaré à l’ACP le député provincial de l’Ituri, Jean-Bosco Assamba.

« Je demande à mes collègues des assemblées aussi bien nationale que provinciale de soutenir ce bon projet de désarmement. Il y a parmi eux les députés de Djugu, de Mambasa, Mahagi, Irumu, où se déroulent les atrocités des forces négatives », a-t-il relevé, avant de les inviter à prendre langue avec les membres desdits groupes pour plus d’efficacité.

« Les députés originaires de ces territoires peuvent parler directement avec ces groupes armés afin que ceux-ci déposent les armes », a-t-il recommandé.

Impliquer les leaders religieux

Pour cet élu de la circonscription électorale de Bunia, en plus des élus nationaux et provinciaux, les leaders religieux ainsi que les différents leaders d’opinion devraient être associés dans cette sensibilisation des groupes armés réfractaires au processus de paix. 

« Il fallait commencer la sensibilisation en associant les hommes de Dieu, pour arriver à convaincre les groupes armés de déposer les armes. Il faudrait également que ces groupes armés soient conscients eux-mêmes des méfaits de la guerre afin d’accepter de prendre la houe pour s’intégrer dans les activités de développement du pays en général et de l’Ituri en particulier », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, Jean-Bosco Assamba a estimé que l’une des causes qui fait que les groupes armés ne se précipitent pas au site de désarmement, c’est le fait « qu’ils se nourrissent de leur entreprise criminelle ».

« Ces gens-là qui refusent de déposer les armes, c’est parce qu’ils se nourrissent de ces armes! On ne peut pas se nourrir du sang de quelqu’un ! Lorsqu’ils ont besoin de l’argent, ils sortent de la brousse pour piller les biens de la paisible population », a-t-il déploré.

Sur les neuf(9) sites de désarmement prévus en Ituri par le P-DDRCS, un seul, celui de Diango à une dizaine de km de Bunia, est actuellement opérationnel, avec près de 150 démobilisés attendant la formation dans les différentes filières.

La province de l’Ituri est en proie à l’activisme des groupes armés depuis décembre 2017, année pendant laquelle le groupe armé Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) a perpétré ses premiers cas de tueries dans le territoire de Djugu. Quelques années plus tard vont apparaître d’autres groupes armés locaux, notamment « Force patriotique et intégrationniste du Congo » (FPIC), et « Zaïre ».

Les atrocités de ces forces négatives ont causé à ce jour des milliers de morts, des déplacés internes (environ 1.680.000 personnes), ainsi que des villages entièrement détruits ou disparus, estimés à plus de 500.000 villages. ACP/KKP

Fil d'actualités

Sur le même sujet