Kinshasa, 21 novembre 2024 (ACP).- La population du territoire de Misumba, au centre de la République démocratique du Congo (RDC), a exprimé mardi son soutien au projet de révision constitutionnelle, en vue de l’insertion de cette entité parmi les territoires du Grand Kasaï, a appris l’ACP, jeudi, dans un entretien.
« La population de cet ancien territoire soutient ardemment la révision constitutionnelle pour insérer son territoire comme le 146ème de la République démocratique du Congo. Ce territoire peut être rattaché à la province du Kasaï ou à celle du Sankuru », a déclaré Daniel Pembe Mbuambo, représentant des chefs des groupements et élite intellectuelle de cette Communauté, en séjour à Kinshasa, capitale congolaise. « La population est déterminée à obtenir son territoire à n’importe quel prix à payer. Elle lance un message à l’Assemblée nationale d’intégrer le territoire de Misumba dans la Constitution », a-t-il ajouté. En outre, cette organisation des ressortissants de Misumba partage le projet de la révision constitutionnelle prônée par le Président Tshisekedi. « La Constitution doit être changée pour laisser place à la Constitution de développement (…) Notre demande est motivée surtout par l’état d’enclavement du territoire, totalement abandonné, ses bâtiments délabrés. Bref, un territoire oublié par les autorités provinciales du Kasaï », a fait savoir ce représentant communautaire, affirmant « qu’en ce 21ème siècle, la population de Misumba ne connaît ni véhicule ni Caterpillar et encore moins l’avion ». « Nous sommes parfaitement d’accord avec le Président de la République, étant donné que le Chef de l’État, notre guide éclairé, l’a annoncé. La Constitution doit être changée pour laisser place à la Constitution de développement », a martelé Daniel Pembe.
Le territoire de Misumba rattaché au Sankuru vers 1962
D’après Daniel Pembe, il existait dans la province du Sankuru, un territoire du nom de Misumba vers les années 1962 en RDC, dirigé à cette époque par le gouverneur André Djumasumbu dont les successeurs étaient Wetshi Ndjadji et Paul Sumbu.
Ceci avant que tout se complique après le référendum de 1962. « Après le référendum qui était organisé en 1962, la population de ce coin du territoire de Mweka avait refusé d’être administrée par les autorités de l’ancienne province de l’unité Kasaïenne, aujourd’hui la province du Kasaï. Ce coin a été considéré comme une région contestée en 1961 et avait obtenu de l’Assemblée nationale la nomination d’un Administrateur spécial de territoire en la personne de M. Alois Kivuidi, originaire du Kongo Central. Ce territoire a été rattaché à la province du Sankuru, sous le leadership éclairé de l’honorable Mathias Kemishanga déjà décédé et premier député national élu du territoire de Mweka. Il était parmi les pionniers de l’Indépendance et compagnon de Patrice Emery Lumumba », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « A cette époque, il y a eu deux territoires, à savoir Misumba et Mweneditu. Mweneditu avait été remis dans ses droits depuis 2003, mais Misumba jamais jusqu’aujourd’hui, l’État Congolais n’a toujours pas corrigé cette injustice. Malgré la réinstallation de ces provinces en 2015, Misumba n’a toujours pas retrouvé son territoire ».
Ce territoire avait élu son premier député provincial en la personne de Fortunat Mbangala Omoneke Ndami, son surnom de pouvoir, déjà décédé aussi en 1964. Les administrateurs étaient légalement nommés par le pouvoir central de l’époque, notamment Tambeki Ebongo et Steve Kivuidi. L’ancien territoire de Misumba comprend l’espace de l’ancien poste de Misumba, une partie de Kakenge et une partie de la mission Ishenge, en passant par Kamba Ka Kenge, Kamba Mukinda. ACP/