Kinshasa, 08 Juillet 2023 (ACP).- Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a documenté, en mai dernier, 418 violations et atteintes aux droits humains en République démocratique du Congo, selon un communiqué de presse de cette organisation onusienne parvenu samedi à l’ACP.
« Au cours du mois de mai 2023, le BCNUDH a documenté 418 violations et atteintes aux droits de l’homme sur l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo, soit une augmentation de 16% par rapport au mois d’avril 2023 », a-t-on lu dans le communiqué.
« Parmi les violations documentées, 126 portent sur le droit à la vie ayant fait 313 victimes, dont 276 victimes d’exécutions extrajudiciaires et sommaires », a précisé le texte.
Le document a, en outre, détaillé les victimes d’exécutions susmentionnées, soit 210 hommes, 48 femmes et 14 enfants, ce qui représente une augmentation de 23% par rapport au mois précédent.
Selon le BCNUDH, les agents de l’Etat ont été responsables de 152 violations et atteintes aux droits humains au cours de ce mois, soit 36% du total. Ce chiffre, a poursuivi le communiqué, est en augmentation de 7% par rapport au mois d’avril, pendant lequel 142 violations avaient été documentées.
Les membres des groupes armés ont, quant à eux, été responsables de 266 atteintes aux droits de l’homme sur l’ensemble du territoire, soit 64%, ce qui constitue une augmentation de 23% par rapport au mois précédent (217 atteintes), a encore indiqué le texte.
75% de violations dans les provinces en conflits imputées aux groupes armés
Par ailleurs, le BCNUDH a fait savoir, dans le même document, que 75% de violations documentées dans les provinces affectées par les conflits sont le fait des groupes armés.
« Comme le mois précédent, les groupes armés sont demeurés les principaux responsables des atteintes documentées dans les provinces affectées par les conflits (75 %), notamment 87 atteintes au droit à la vie ayant fait 247 victimes (…) d’exécutions sommaires, une augmentation par rapport au mois précédent (230 victimes) », lit-on dans le document.
Au cours de ce mois, le BCNUDH a continué à soutenir les autorités congolaises dans la lutte contre l’impunité pour les violations et les abus des droits de l’homme, ce qui a donné lieu notamment à des condamnations contre quatre éléments des FARDC et un leader de groupe armé, prononcées par des juridictions civiles et militaires congolaises pour « crimes contre l’humanité et violations des droits de l’homme ».
Le 15 mai 2023, le Tribunal militaire de garnison d’Uvira a condamné à perpétuité M. Munyololo Mbao, alias Ndarumanga, ancien chef du groupe armé « Raiya Mutomboki », pour crimes contre l’humanité, parmi lesquels le crime de grossesse forcée, « une première mondiale devant un tribunal national », a conclu le communiqué.
ACP/KKP