Kinshasa, 13 février 2025 (ACP).- 82% des enfants fréquentent l’école au niveau primaire et 58% au niveau secondaire, l’indice de parité entre les genres est de 0,98 au niveau primaire, selon le rapport national de la troisième enquête démographique et de santé en République démocratique du Congo(RDC), présenté jeudi à Kinshasa.
« En RDC, 82% des enfants fréquentent l’école au niveau primaire et 58% au niveau secondaire. L’indice de parité entre les genres est de 0,98 au niveau primaire; c’est à dire, plus de garçons (83 %) vont à l’école que de filles (81 %). Au niveau secondaire, l’indice de parité entre les genres est de 0,90; garçons 61 %; filles 55 % », a déclaré le professeur Bernard Lututala, lors de la présentation du rapport, en présence de la Première ministre.
« 34% des enfants de moins de cinq ans, la naissance a été enregistrée à l’État civil. Trente pourcent des enfants possèdent un acte de naissance et 4% sont enregistrés mais n’ont pas un acte de naissance. L’enregistrement des naissances varie selon la province, passant de 5% des enfants à Mongala à 63% au Nord-Kivu », a ajouté la source.
Ce rapport national de la troisième enquête démographique et de santé en République démocratique du Congo (EDS-RDC I 2023-2024) est réalisé par l’Institut national de la Statistique (INS), avec l’appui de l’Ecole de santé publique de Kinshasa, sous le pilotage du ministère du Plan et de la Coordination de l’aide au Développement appuyé par le ministère de la Santé publique, hygiène et prévoyance sociale.
Le rapport a indiqué que 22% de la population ont de l’électricité, 43 % de la population ont au moins un service élémentaire d’eau de boisson, 15 % ont au moins un service élémentaire d’assainissement, 34% ont une gestion adaptée d’évacuation des excréments du ménage et 19% de la population ont un endroit pour se laver les mains avec de l’eau et du savon. Durant les cinq années avant l’enquête, a révélé le rapport, sur 1 000 naissances vivantes en RDC, 56 enfants sont décédés avant d’atteindre leur premier anniversaire (24 sont décédés dans le premier mois de vie). Et Près d’un enfant sur 10 meurt avant d’atteindre l’âge de cinq ans (93 décès pour 1 000 naissances vivantes). Cependant, les taux de mortalité des enfants ont diminué depuis l’EDS-RDC 2007.
« Parmi les femmes de 15-49 ans: 37% des femmes ont subi des actes de violence physique depuis l’âge de 15 ans; 15% des femmes ont subi des actes de violence sexuelle; 22 % des femmes ayant subi des actes de violence physique et/ou sexuelle ont recherché de l’aide pour arrêter la violence », a indiqué le rapport.
Le rapport a précisé que 6 % des femmes ont subi des actes de violence physique, sexuelle ou émotionnelle de la part de leur mari/partenaire intime actuel ou le plus récent; 33 % des femmes ont subi des actes de violence physique, sexuelle ou émotionnelle au cours des 12 derniers mois de la part de n’importe quel mari/partenaire intime.
Une mine d’informations sur l’état des lieux de la démographie en RDC

La Première ministre (au centre) entourée des intervenants
Le vice-Premier ministre du Plan et de la coordination de l’aide au développement, Guylain Nyembo a fait savoir qu’avec cette enquête, le gouvernement dispose d’une mine d’informations précieuses sur l’état des lieux de la démographie et de la santé en RDC.
« La photographie qui vient de nous être présentée nous montre le chemin qu’il nous demeure encore de parcourir dans les domaines liés à la vaccination, la nutrition, dans les questions relatives à la planification familiale ou encore à celles portant sur l’hygiène, la salubrité publique, les violences basées sur le genre voire les maladies chroniques émergentes », a-t-il dit. De son côté, Dr. Sylvain Yuma Ramazani, secrétaire général au ministère de la Santé publique, a fait savoir que c’est depuis 10 ans que la dernière enquête a été réalisée alors que sa périodicité est de cinq (5) ans.
« Nous sommes donc très ravi que ce jour arrive car, ça sera une opportunité pour le ministère de la Santé de réajuster ses cibles, ses stratégies et ses plans dans la perspective que vous savez d’atteindre la couverture santé universelle, qui est la vision prônée par le Chef de l’Etat », a-t-il martelé.
Pour Élysée Chovu Alima, directrice de l’Institut national de la statistique (INS), disposer les données est une chose mais les utiliser en est une autre. « Les efforts déployés, le moyen mis en œuvre pour collecter les informations de qualité dans le contexte de conflit n’aura de sens que si ces données sont utilisées. Nous espérons que ces données permettront de planifier et évaluer les actions de développement de la RDC », a-t-elle souhaité.
A cet effet, elle a plaidé en faveur de l’INS qui est l’autorité statistique principale et le coordinateur technique des activités du système de statistique nationale, de lui disposer d’une taxe statistique qui a été désorientée pour les structures non concernées alors que cela lui revient de plein droit. Ce rapport a été remis après la présentation à la Première ministre Judith Suminwa, aux membres du gouvernement présents, aux responsables des services publics et partenaires techniques. ACP/