Kinshasa, 02 juillet 2023(ACP).- La Communauté économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) a annoncé à l’issue de sa 23ème session ordinaire, tenue samedi à Libreville (Gabon) , que trois pays africains comptent financer la force régionale de l’EAC déployée en République démocratique du Congo(RDC), a appris l’ACP des médias internationaux.
« Apportant son soutien au processus de Luanda et de Nairobi, la CEEAC a annoncé que l’Angola, le Gabon et le Sénégal vont apporter un soutien financier, dont la somme n’a pas été révélée, pour le déploiement de la force de la communauté d’Afrique de l’Est en RDC », a indiqué la source, citant une des conclusions de cette rencontre au sommet, à la quelle a pris part le président congolais Félix Tshisekedi.
Toutes fois, a-t-elle poursuivi, cette organisation régionale s’est inquiétée de « la persistance de l’insécurité dans l’Est du pays ainsi que du nombre de déplacés internes ».
Pour sa part, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a salué dans son intervention, la tenue de la dernière quadripartite de Luanda qui pourrait faire changer la situation sur le terrain en RDC.
Intervenant en premier, le chef du bureau des Nations-Unies à l’UA, Parfait Onanga Anyanga, a indiqué que « la guerre du Soudan affecte lourdement le Tchad et la RCA, deux pays membres de la CEEAC ,qui accueillent chaque jour de nombreux réfugiés et déplacés en situation de détresse ».
Il s’est monté également préoccupé par « l’instabilité chronique à l’Est de la RDC », une situation qui, selon lui, appelle à une grande solidarité des pays membres.
Repenser le financement de la CEEAC
En dehors de la situation sécuritaire au Soudan, Tchad et Centrafrique, cette session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement a abordé, en outre, des problèmes liés au financement de la CEEAC.
« Les participants ont voulu repenser le mécanisme interne de financement de cette institution sous-régionale, après le constat d’échec de l’initiative de la Taxe d’intégration communautaire (TIC) issue d’un prélèvement de 0,2 % des transactions économiques », a fait savoir, par ailleurs, une source de la Présidence congolaise.
« »Relever le défi du financement de la Communauté pour accélérer le processus d’intégration de la région Afrique et soutenir la mise en œuvre de sa réforme institutionnelle » a été le thème principal de ces assises. », a précisé en outre la Présidence.
Dans son allocution d’ouverture, le président en exercice, le Gabonais Ali Bongo Ondimba, s’est plus appesanti sur le manque de moyens de la CEEAC.
Pour lui et pour les autres intervenants, le sommet de Libreville a été l’occasion indiquée de réfléchir sur les moyens de doter cette institution pour son émergence.
Il s’agit, de l’avis de tous, de « casser ce paradoxe d’une communauté économique régionale dotée d’un potentiel de richesse important, mais qui peine à mobiliser les moyens de son bon fonctionnement ».
Participants à la 23ème session
Les présidents Carlos Vila Nova (São Tomé et Principes), Mahamat Idriss Deby (Tchad), Joâo Lourenco (Angola), Faustin Archange Touadéra (RCA), Theodoro Obiang (Guinée Équatoriale), Denis Sassou N’guesso (Congo) et Félix Tshisekedi (RDC) ont fait le déplacement de Libreville pour honorer l’invitation adressée par leur homologue de la République gabonaise Ali Bongo, président en exercice de la Communauté économique des états de l’Afrique centrale (CEEAC).
Le Rwanda, le Burundi et le Cameroun se sont contentés de dépêcher leurs chefs de diplomatie.
Ce 23ème sommet était précédé de plusieurs rencontres techniques dès le 20 juin.
Il s’est agi notamment de la rencontre des chefs d’Etat-major généraux, des commandant-en-chef/directeurs généraux de police et de gendarmerie des onze Etats membres de la CEEAC, qui ont permis de faire le point de la situation sécuritaire dans la région.
Arrivé en fin de matinée samedi le 1er juillet à Libreville, au Gabon, pour un séjour éclair, le président de la République a regagné Kinshasa le même jour. ACP/Ngoy