Kinshasa, 11 septembre 2024 (ACP).- Loin de constituer une simple tournée, le deuxième voyage du Président de la République démocratique du Congo à Beijing, en Chine, aura été à la hauteur de tous les enjeux de l’heure, tant sur le plan diplomatique, sécuritaire qu’économique.
Sur le volet économique, il a été l’occasion de l’amorce d’une nouvelle ère de coopération sino-congolaise, dépassant le format « mines contre infrastructures », cela à travers de nombreux accords signés entre le gouvernement de la RDC et des géants chinois, dans divers domaines, en dehors du secteur minier.
Le choix de la conquête d’un nouvel épisode de coopération intégrant d’autres domaines d’investissement, s’est imposé face à celui du format « mines contre infrastructures » utilisé jusqu’ici et qui a produit des routes, des barrages, des édifices monumentaux et bientôt des rocades à Kinshasa.
Effectué pour marquer la participation de la RDC au forum Chine-Afrique 2024, ce voyage a été de tout intérêt pour le gouvernement congolais préoccupé par la quête du bonheur de ses concitoyens et la motivation profonde de traiter avec un État dont l’amitié historique remonte au début des années 1970.
En effet, le Président Tshisekedi qui avait, dans sa suite, une importante délégation dont des ministres et des mandataires publics, a regagné le pays avec une moisson d’accords, notamment dans le domaine de l’énergie (renforcement de la puissance du barrage d’Inga), le développement des infrastructures électriques, l’industrialisation des zones rurales du pays ou encore aussi l’achat des produits agricoles de la RDC à destination de Chine.
Un autre accord visant la redynamisation de la coopération militaire Chine-RDC, et d’autres similaires ont été aussi signés, en vue de cimenter l’attachement diplomatique et militaire d’un pays allié et partisan du respect de la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC.
«Il le fallait et rien n’empêchait de passer à l’action», a soutenu, Jean-Robert Lelo, un analyste politique. Vision partagée par Tshisekedi et Jinping.
Lors du tête-à-tête avec son homologue congolais, le Président Xi Jinping, conscient du rôle moteur de la RDC dans l’implémentation de l’Initiative de la Ceinture et la Route (1CR), a prôné la pérennisation d’un partenariat sino-congolais, « historique et modèle pour les pays en développement« .
Xi Jinping a exprimé, à cette occasion, le souhait du gouvernement de son pays « de consolider la confiance politique mutuelle et de rechercher un développement commun avec la RDC, d’approfondir la coopération bilatérale dans l’agriculture, le traitement des minéraux et la formation professionnelle, et de poursuivre son aide à la RDC pour faire de ses avantages en ressources des leviers de croissance« .
De son côté, Félix Antoine Tshisekedi a exprimé sa satisfaction quant au rééquilibrage du format gagnant-gagnant en 2024, du contrat « mines contre infrastructures » qui a permis de mobiliser une enveloppe de sept milliards de dollars américains.
Voyant en la Chine un partenaire « fiable et engagé« , Félix Tshisekedi a souhaité la consolidation des relations économiques avec cet État asiatique et leur élargissement au-delà du programme »mines contre infrastructures », grâce à l’intégration du numérique, de l’agriculture, des énergies renouvelables, etc.

Le succès de cette rencontre des parties chinoise et congolaise à Beijing, reflète d’une part, le niveau d’implication d’un pays partenaire « fiable et engagé » dans le processus de décollage de la RDC, et de l’autre le pragmatisme d’un gouvernement congolais, déterminé à relever les multiples défis de développement du pays.
« Ce pragmatisme va aussi se poursuivre par l’arrivée, dans les prochains jours à Kinshasa, des responsables des entreprises contractantes et d’autres investisseurs encore« , a affirmé un membre de la délégation.
Pour mieux prouver son niveau d’engagement, une Task-force présidentielle a été créée avec pour mission de définir des stratégies et de développer des projets concrets dans les nouveaux domaines de coopération ci-haut cités. Histoire également de maximiser les chances de mobilisation des financements chinois, chiffrés à 50 milliards de dollars américains pour les trois prochaines années en Afrique.
Toutes les dispositions pour garantir un climat des affaires favorable et la sécurité des investisseurs et leurs biens, conformément à la vision du Président Félix Antoine Tshisekedi, ont été signifiées par l’État congolais lors du forum RDC-Chine.
ACP/ODM