Kinshasa, 26 octobre 2023 (ACP).- Un état des lieux sur la numérisation des données judiciaires amorcées depuis 2016 a été fait lors d’une réunion présidée mercredi à Kinshasa en République démocratique du Congo, par le secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
« (…) Cette rencontre a permis de faire l’état des lieux sur la numérisation des données judiciaires amorcées depuis 2016 d’une part et d’autre, avoir des amples explications sur les fonctionnalités des logiciels des données mis en place par ABA et le PNUD », a signifié le secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature, Telesphore Nduba.
Pour M. Nduba, une fois rendu effectif, ce projet va faciliter la gestion quotidienne des magistrats, mais aussi des activités judiciaires afin d’éviter la duplication.
« La digitalisation du secteur de la justice n’est plus à démontrer. Par exemple, en ce qui concerne le personnel judiciaire, le magistrat, comment, on le gère. Il faut savoir, le magistrat, comment il entre dans le corps, par quelle procédure ? Par recrutement ? Par concours ? Comment, il a été affecté ? Il a été dans quel tribunal ? Comment il a évolué ? On doit connaître le cursus des magistrats, pour savoir il a obtenu quelle côte à la fin de l’année? Est ce qu’il avait une action disciplinaire en cours. Tout ça, qui doit en connaître les informations et qui va nous donner. Du côté de l’activité judiciaire, ce n’est pas qu’au niveau du CSM, nous allons gérer le dossier non. Nous allons connaître les statistiques par rapport au dossier en cours ou qui sont terminés au niveau des juridictions », a déclaré le secrétaire permanent du CSM.
Pour sa part, M. Jules MAGOMA informaticien au PNUD qui a fait la présentation de ces logiciels, a estimé qu’une fois terminés, ces logiciels vont permettre la bonne gestion des données, et cela grâce à l’interconnexion qui sera installée dans différents bureaux abritant des instances judiciaires.
«Le PNUD a commencé l’appui à la digitalisation du ministère de la Justice depuis 2016. En tout, cinq logiciels sont en cours du développement. Il y a le premier logiciel qui a les activités judiciaires au niveau du parquet. Le deuxième logiciel qui gère les activités judiciaires au niveau des tribunaux et cours. On a le troisième logiciel qui gère les détenus au niveau de la prison. On a le quatrième qui gère la carrière des magistrats au niveau du Conseil supérieur pour la magistrature. Et en fin, on a un logiciel qui gère le casier judiciaire logé au niveau de casier », a-t-il fait savoir.
«Je pense que c’est un outil qui est absolument indispensable. Moi, je suis magistrat. Je viens d’un autre pays, je viens de la France où depuis plus de vingt ans maintenant les procédures et les dossiers sont digitalisés, c’est un progrès absolument colossal. Moi, j’ai connu le passage du système manuel au système informatique. C’est quelque chose dans lequel il faut absolument aller surtout dans un pays aussi grand que la RDC.», a soutenu M. Patrice de Charette, chef d’équipe – Régisseur PARJ2.
La numérisation des données judiciaires en RDC permettra au secrétariat permanent du CSM, d’avoir la possibilité de suivre de près toutes les activités judiciaires dans les juridictions. La prochaine est celle de l’identification numérique des magistrats nouveaux et anciens, ainsi que l’octroi des cartes biométriques.
Cette rencontre a réuni des partenaires techniques et financiers oeuvrant dans la digitalisation du secteur judicaire. ACP/KKP