Kinshasa, 05 mars 2023 (ACP).- Le Président français Emmanuel Macron a mis à profit son séjour à Kinshasa, pour relancer, samedi, la coopération entre son pays et la République démocratique du Congo, par la signature d’une convention pour la mise en route d’un cadre de recherche en santé publique, a constaté l’ACP.
« La signature de cette convention consacre le retour de la coopération scientifique entre nos deux pays à travers, du côté congolais, l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) et l’université de Kinshasa et, du côté français, l’Institut de recherche pour le développement (IRD), l’Institut de santé et de recherche médicale (INSERM), l’Agence nationale de recherche sur le SIDA et les maladies émergentes (ANRS-MIE) et l’université de Montpellier », a déclaré le ministre de la Santé publique de la RDC, le Dr Jean-Jacques Mbungani, lors de la cérémonie de signature organisée au siège de l’INRB.
Il s’agit de la convention PRISME (plateforme pour la recherche internationale en santé publique), signée au moment où les conditions qui ont milité à la création de l’INRB en tant qu’outil de recherche et de santé publique sont plus que jamais d’actualité.
L’émergence ou la réémergence des maladies et des pathogènes dangereux que sont Ebola, les virus de Monkeypox, la COVID-19 et tant d’autres, à la base des épidémies et des pandémies qui perturbent la santé mondiale à l’heure actuelle, deviennent des cas préoccupants, selon le ministre.
« Votre visite en ce 04 mars 2023 est historique parce que la France, après trente ans d’absence, vient de concrétiser et de ratifier la relance de la collaboration entre l’INRB et les grandes institutions françaises qui nous accompagnent », a dit, pour sa part, le directeur général de l’INRB, le Pr Jean-Jacques Muyembe, l’hôte de cette activité.
Il a, à cet effet, affirmé que cette relance entre dans le cadre de la vision du Chef de l’Etat qui, déjà en juillet 2019, avait fait signer la feuille de route franco-congolaise permettant à l’INRB de renforcer ses capacités.
Le Pr Muyembe a souligné que l’histoire de l’INRB enseigne que la recherche scientifique demeure le grenier du progrès socio-économique, surtout lorsqu’elle tient compte des diverses opportunités. « Il nous appartient donc de créer et de maintenir cette collaboration sincère, efficace et respectueuse de nos spécificités respectueuses. C’est ainsi que l’Afrique de demain se développera », a-t-il souligné.
L’INRB, fleuron de la recherche scientifique et épidémiologique en Afrique
Le Président français a, de son côté, confirmé la relance de la convention PRISME en affirmant que la France se joindra aux autres partenaires de l’INRB, notamment le Japon, la Belgique et tant d’autres pays, pour soutenir la dynamique de recherche épidémiologique, non seulement en RDC, mais également en Afrique.
Il a, à cette occasion, rappelé que les liens entre la RDC et la France ont continué avec la formation parce que, a-t-il dit, beaucoup de chercheurs de l’INRB ont été formés en France, précisément à Montpellier. « L’INRB est le fleuron de la recherche scientifique et épidémiologique en Afrique », a lancé Macron.
« Actuellement, nous passons à une étape supérieure avec la convention PRISME et, à travers elle, un partenariat nouveau et ambitieux entre l’INRB, l’UNIKIN et quatre institutions scientifiques françaises », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Au-delà de la convention PRISME, nous allons continuer de renforcer les systèmes de santé primaires en RDC, afin qu’ils soient capables de répondre, de façon adéquate, à la population et développer la production du traitement en renforçant la recherche dans la prévention ».
Il sied de retenir que c’est le 04 décembre 1984 que l’ancien président français, François Mitterrand avait inauguré l’Institut national de recherche biomédicale (INRB), fruit de la coopération scientifique entre les deux pays.
Entretien avec les jeunes entrepreneurs congolais
Aussitôt après sa visite à l’INRB, Emmanuel Macron s’est rendu au Pullman Hôtel de Kinshasa où il a assisté, en compagnie du Président Félix Antoine Tshisekedi, au forum économique, avant d’aller à l’Institut français, où il s’est entretenu avec quelques jeunes entrepreneurs congolais.
De cette dernière activité, on retient du Président français son intérêt à développer ces incubateurs, donner des formations en ligne, embarquer des acteurs anglo-saxons dans la coopération public-privé pour la création de grands studios, et déployer plus de partenariat avec les écoles françaises.
L’Agence française de développement sera dotée de vingt millions d’euros pour servir les Instituts français en vue de renforcer l’entreprenariat des jeunes et leur permettre d’accélérer le travail à réaliser, signale-t-on.
Le programme du Président Macron à Kinshasa en RDC, outre son agenda privé, s’est clôturé par le concert livré par le musicien congolais Fally Ipupa à l’Institut français/Halle de la Gombe à Kinshasa.
La visite du président français en RDC a été centrée sur le renforcement des engagements franco-congolais à long terme, la protection publique dans les domaines de la santé et de la recherche, de la culture, de l’éducation, ainsi que de l’économie. Avant la RDC, Emmanuel Macron s’était rendu, tour à tour, du 1er au 2 mars 2023 au Gabon, et le 3 mars, en Angola et en République du Congo.
ACP/